Former c’est normer : le développement de l’enseignement technique cinématographique en France (1915-1937)
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Mots-clés
- Histoire du cinéma français
- Enseignement technique cinématographique
- Troisième République
- History of French cinema
- Practical filmmaking courses
- Third Republic
Organisme subventionnaire
Résumé
S'appuyant sur des archives inédites ou peu exploitées, cette thèse examine le développement de l'enseignement technique cinématographique en France entre 1915 et 1937. Elle montre que la scolarisation des techniques, initiée par l'État et les acteurs industriels, se réalise en l'absence d'impératifs économiques ou technologiques majeurs. Cette démarche, bien que déconnectée des besoins immédiats du marché, révèle que les différentes parties cherchent à renforcer leur influence sur l'industrie du film. L'analyse du projet inabouti d'une école nationale de photographie et de cinématographie en 1919, ainsi que de la création de l'École technique de photographie et de cinématographie en 1926 par les fabricants et marchands d'appareils, montre comment ces initiatives ont alimenté les débats entre l'État et les industriels. La formation, d'apparence neutre et dénuée de poids normatif, est en réalité un espace stratégique que chacun souhaite contrôler pour orienter l'évolution du secteur. Alors qu'on considère généralement que les échanges entre l'État et les industriels se focalisent sur des questions de fiscalité et de régulation du marché, surtout à partir des années 1930, cette recherche montre, à travers l'exemple de la scolarisation des techniques cinématographiques, que les dynamiques institutionnelles sous la Troisième République se révèlent plus nuancées dans leurs enjeux et se développent progressivement dans le temps.
Based on previously unexplored or little-used archives, this thesis examines the development of practical filmmaking courses in France between 1915 and 1937. It demonstrates that the schooling of film techniques, initiated by both the State and industrial actors, occurs in the absence of major economic or technological imperatives. This approach, though disconnected from the market’s immediate needs, reveals that the different parties aim to strengthen their influence over the film industry. The analysis of the abandoned project for a national school of photography and cinematography in 1919, along with the creation of the École technique de photographie et de cinématographie in 1926 by manufacturers and merchants of equipment, shows how these initiatives fueled debates between the State and industrialists. Education, seemingly neutral and devoid of regulatory weight, is, in reality, a strategic area that each party seeks to control to shape the sector’s evolution. While it is generally believed that exchanges between the State and industrialists focus on fiscal and market regulation issues, especially from the 1930s onward, this research, through the example of the schooling of filmmaking techniques, reveals that institutional dynamics under the Third Republic are in fact more nuanced in their stakes and develop progressively over time.