Le rôle du langage dans l'ouverture de l'être-au-monde : interprétation du chapitre V de la première partie d'Être et temps de Martin Heidegger
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Mots-clés
- Philosophie
- Ontologie
- Hermeneutic
- Phenomenology
- Heidegger
- Being and Time
- Understanding
- Language
- herméneutique
- phénoménologie
- Heidegger
- Être et temps
- Langage
- Compréhension
- Philosophy
- Ontology
Organisme subventionnaire
Résumé
Cette étude propose une lecture du chapitre V de la première partie d’Être et temps (1927) de Martin Heidegger (1889-1976) portant sur l’ouverture de l’être-au-monde et ses moments constitutifs — l’affectivité, le comprendre et le parler — en accordant une attention plus particulière à son dernier moment, soit celui du langage. À travers notre interprétation de ce chapitre, nous expliciterons ce qu’est un monde selon l’auteur et comment il se rapporte toujours aux trois modes d’être fondamentaux du Dasein que nous venons d’évoquer : c’est à travers l’affectivité, le comprendre et le parler qu’il peut y avoir quelque chose comme un monde pour Heidegger, et c’est à travers ces trois modes d’être du Dasein que ce dernier y séjourne quotidiennement. Seulement, dans l’existence quotidienne du Dasein, le monde apparaît au sein d’une affectivité, d’un comprendre et d’un parler quotidien, dans lesquels les choses du monde trouvent une expression banale et terne. Au sein du parler existent deux possibilités : l’entendre et le faire-silence. Si le faire-silence a la possibilité de « briser le bavardage », l’entendre a la possibilité de laisser les choses se dire au Dasein d’une nouvelle manière. En ces deux possibilités du parler se joue la possibilité d’une redéfinition du monde et d’un nouveau regard sur lui. La visée de cette étude est de voir comment la pensée de Heidegger en 1927 formule déjà la problématique du rapport intime du langage et du monde. En cela, Être et temps est déjà en chemin vers la pensée de la poésie et du langage, telle qu’elle s’élaborera dans les années 30.
The present study puts forward an interpretation of the Chapter V of the first division of Martin Heidegger’s (1889-1976) Being and Time (1927), on the opening of Being-in-the-world and its constitutive moments – attunement, understanding and discourse – while highlighting its last moment, that is, language. Through our interpretation of this chapter, we want to clarify what is a world according to Heidegger and how it always relates to the three moments we just evoked: there can only be a world through attunement, understanding and discourse and it is through these three that Dasein exists daily. Only, in the daily existence of Dasein, the world appears within a daily attunement, understanding and discourse, in which things of the world are expressed in a humdrum and tedious way. Within discourse two possibilities stand out: hearing and keeping-silent. If keeping-silent has the possibility to “break the idle talk”, hearing has the possibility to let things say themselves in a new way. In hearing and keeping-silent, as possibilities of discourse, arise the possibility to redefine and see the world in a more accurate and new way. The aim of this study is to see how Heidegger’s thought in 1927 already articulates the problem of the relation between language and the world. We will argue that in doing so, Being and Time is already on the way towards the thought of poetry and language, as it will be elaborated in the 30s.