Citoyenneté et hors-travail : la construction politique d'un nouvel espace social au Québec et en France


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Doctorat / Doctoral

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  • Absence d'emploi
  • Espace politique autonome
  • Réformes des systèmes de protection des chômeurs .
  • Québec
  • France
  • Jeunes-adultes prestataires des dispositifs d'assistance-chômage

Organisme subventionnaire

Résumé

Résumé

La thèse appréhende le hors-travail, c'est-à-dire l'ensemble des situations d'absence d'emploi légal rémunéré à l'exception des situations de retraite, de maladie ou d'étude, comme ensemble de relations sociales. L'objectif central de la recherche est de comprendre comment les interactions stratégiques et symboliques des acteurs conduisent à la construction d'un espace politique autonome, créateur de formes citoyennes nouvelles. Nous posons l'hypothèse que cet espace existe et qu'il se caractérise par une relative stabilité dans le temps et l'espace. Nous proposons d'effectuer cette investigation au niveau des discours politiques produits au moment des réformes des systèmes de protection des chômeurs au Québec et en France, et au niveau des récits de jeunes-adultes prestataires des dispositifs d'assistance-chômage. Par l'analyse des discours politiques, nous repérons une rhétorique commune aux deux sociétés que l'on peut qualifier de «société active ». Cependant, l'articulation particulière des trois dimensions de la citoyenneté (citoyenneté économique, sociale et politique) nous conduit à considérer deux univers de discours politiques au Québec et en France. À la société active semi-libérale du Québec s'oppose une société d'insertion. Le régime de citoyenneté est en crise au Québec. Il ne permet pas la représentation des intérêts des personnes sans-emploi et aucun consensus n'existe sur la façon de traiter le hors-travail. En France, en revanche, il semble qu'un nouveau régime de citoyenneté prenne forme, qui associe légitimité de la protection sociale des situations atypiques d'emploi et de chômage à une reconnaissance politique partielle de nouveaux acteurs collectifs. À ces deux espaces institutionnels et symboliques du hors-travail correspondent une multitude de pratiques sociales et d'univers de croyances individuelles. Nous avons repéré quatre formes de non-résistance et deux formes de résistance politique à la situation de hors-travail. Ces dernières ont trois effets: elles limitent l'auto-reproduction du système, elles détournent les dispositifs de leurs objectifs initiaux, elles créent de nouvelles formes de citoyenneté politique. L'espace du hors-travail existe comme terrain de lutte et terrain d'innovations sociales et politiques. Il connaît aujourd'hui une institutionnalisation de plus en plus raffinée dans les deux sociétés, qui prend des directions différentes. Cependant, les personnes en situation de hors-travail développent, elles, des formes identiques de non-résistance et de résistance politique. Le rapport à l'absence d'emploi, par les contraintes qu'il pose et la citoyenneté qu'il confère, est plus déterminant que la structure institutionnelle dans laquelle il s'exprime. Les prestataires des programmes sociaux ont une connaissance de leurs besoins qui mériterait de servir de point de départ à l'intervention sociale. De même, l'expertise des «citoyens ordinaires» doit être prise en compte dans l'analyse de politiques. La demande de participation économique, sociale et politique des acteurs interroge la distribution du pouvoir et amène la conflictualité des rapports sociaux au centre des débats. D'après notre recherche, ce serait parce que le conflit en France a porté sur la dimension de reconnaissance des acteurs que ceux-ci ont été en mesure d'infléchir le discours dominant alors qu'au Québec, le conflit politique était davantage un conflit de positions entre des acteurs déjà constitués et reconnus par l'État. Plus que l'existence d'une structure d'opportunité politique, c'est la construction même des représentations d'intérêt en dehors de l'État qui semble favoriser l'inclusion de nouveaux acteurs dans le processus politique.

Table des matières

Notes

Thèse diffusée initialement dans le cadre d'un projet pilote des Presses de l'Université de Montréal/Centre d'édition numérique UdeM (1997-2008) avec l'autorisation de l'auteur.
Thèse numérisée par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.

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