Étude des effets de l’apprentissage sociale sur le système de calibration entre la honte et la dévalorisation
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Mots-clés
- honte
- dévalorisation
- social learning
- social stimuli
- social information
- punishment
- émotions
- apprentissage sociale
- stimuli sociaux
- information sociale
- punition
- shame
- devaluation
- emotions
Organisme subventionnaire
Résumé
La honte est une émotion universelle qui a évolué pour favoriser l’acceptation sociale et protéger les individus de l’exclusion. Elle fonctionne comme un mécanisme de régulation interne qui oriente les comportements afin de préserver la réputation et le statut social. Cette fonction adaptative est essentielle au bien-être et à la survie, notamment dans les sociétés coopératives où l’exclusion sociale peut avoir des conséquences majeures. Des études antérieures suggèrent que la honte et la dévalorisation sociale reposent sur des mécanismes universels, formant un système bidirectionnel où la perception de la dévalorisation d’autrui est étroitement liée à l’expérience subjective de la honte. Cependant, les normes sociales variant selon les cultures et les contextes, la honte doit être sensible et s’adapter aux informations sociales disponibles pour remplir efficacement son rôle protecteur. Nous proposons que l’apprentissage social constitue le fondement de cette calibration, permettant aux individus d’ajuster leur ressenti de la honte en fonction des évaluations sociales perçues. Pour tester cette hypothèse, nous avons conçu un paradigme expérimental mesurant les niveaux de honte et de dévalorisation sociale perçus avant et après une manipulation où les participant.es sont exposé.es à des informations sociales. À travers quatre études, nous avons examiné comment différents niveaux de dévalorisation sociale et de honte influencent les réponses individuelles de dévalorisation et de honte. Les résultats des études 1 et 2 montrent qu’une forte dévalorisation sociale ou de honte perçue chez les autres entraîne respectivement une augmentation des réponses de dévalorisation ou de honte, tandis que des contextes faibles génèrent des réponses atténuées. Les Études 3 et 4 approfondissent cette relation en testant si la honte s’ajuste en fonction des indices sociaux de dévalorisation et vice-versa. Nos résultats indiquent que les participants modulent leur perception de la honte en fonction des évaluations des autres, confirmant l’existence d’un mécanisme bidirectionnel d’apprentissage social. Ces résultats soulignent la flexibilité du système de la honte et sa sensibilité aux signaux environnementaux, consolidant son rôle de processus régulateur socialement adaptatif
Shame is a universal emotion that has evolved to promote social acceptance and protect individuals from exclusion. It functions as an internal regulatory mechanism that guides behavior to preserve reputation and social status. This adaptive function is essential for well-being and survival, particularly in cooperative societies where social exclusion can have significant consequences. Previous studies suggest that shame and social devaluation rely on universal mechanisms, forming a bidirectional system in which the perception of others’ devaluation is closely linked to the subjective experience of shame. However, since social norms vary across cultures and contexts, shame must be sensitive and adaptable to available social information to effectively fulfill its protective role. We propose that social learning serves as the foundation for this calibration, allowing individuals to adjust their feelings of shame based on perceived social evaluations. To test this hypothesis, we designed an experimental paradigm measuring levels of shame and perceived social devaluation before and after a manipulation in which participants were exposed to social information. Across four studies, we examined how different levels of social devaluation and shame influence individual responses to devaluation and shame. The results of Studies 1 and 2 show that strong social devaluation or perceived shame in others leads to an increase in corresponding devaluation or shame responses, while low levels generate attenuated responses. Studies 3 and 4 further investigate this relationship by testing whether shame adjusts according to social devaluation cues and vice versa. Our findings indicate that participants modulate their perception of shame based on others' evaluations, confirming the existence of a bidirectional mechanism of social learning. These results highlight the flexibility of the shame system and its sensitivity to environmental cues, reinforcing its role as a socially adaptive regulatory process.