"Je ne veux pas être condamnée au viol à perpétuité, et toi?" : luttes féministes québécoises contre les violences sexuelles (1970-1983)
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Maîtrise / Master's
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Mots-clés
- Genre
- Violences sexuelles
- Histoire du féminisme (1970-1983)
- Mouvement social
- Québec
- Canada
- Gender
- Sexual violence
- History of feminism (1970-1983)
- Social movement
Organisme subventionnaire
Résumé
Résumé
Les années 1970 et le début des années 80 voient une effervescence de l’activité et, surtout, de la visibilité des groupes féministes dans la province du Québec, dont plusieurs travaillent sur la question des violences sexuelles. Les militantes féministes jouent un rôle central dans la problématisation de cette forme de violences – pourtant, la littérature au sujet de leurs activités reste pratiquement inexistante. Ce travail a pour objectif de retracer l’histoire des luttes militantes féministes contre les violences sexuelles du début des années 70 à 1983, moment de l’entrée en vigueur du projet de loi C-127, soit la Loi canadienne sur les agressions sexuelles, en faisant le portrait de leurs revendications et de leurs discours. Ce travail est basé sur les archives privées de trois Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS), sur quatre entretiens avec des militantes féministes actives durant la période concernée et sur le contenu des journaux féministes Québécoises deboutte! (1972-1974), Têtes de pioche (1976-1979) et La Vie en rose (1980-1987).
Dans cette recherche, il est montré que certains groupes féministes québécois, en s’organisant autour de l’enjeu commun de la libération des femmes, ont créé des discours distinctement féministes sur la question des violences sexuelles en créant des catégories définitionnelles larges et en attribuant la cause de ces violences à une socialisation problématique des genres, elle-même entretenue par un système patriarcal. Par la même occasion, elles ont transformé leur propre compréhension de la « femme » et de ses attributs. Ces groupes se sont engagés dans une tentative d’éradication des violences sexuelles par l’entremise de diverses activités, principalement au-travers de trois grands axes : la mise en place de services aux victimes, la sensibilisation du public et les luttes politiques. Au final, ces militantes ont construit un réseau d’organismes d’aide et de lutte contre les violences sexuelles, ont contribué au débat sur les législations de ces violences au Canada et ont permis de faire des violences sexuelles un problème public au Québec en en rendant visible les enjeux.
The 1970s and early 1980s saw an explosion of activity and, above all, visibility of feminist groups in the province of Quebec, many of whom worked on the issue of sexual violence. Feminist activists played a central role in the problematization of this form of violence - yet the literature about their activities remains virtually non-existent. The purpose of this work is to trace the history of feminist activist struggles against sexual violence from the early 1970s to 1983, when the Bill C-127 (Canadian sexual assault act) came into effect, by portraying their claims and their discourses. This work is based on the private archives of three Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS), on four interviews with feminist activists active during the period concerned and on the content of feminist periodic Québécois Deboutte! (1972-1974), Têtes de Pioche (1976-1979) and La Vie en rose (1980-1987). In this research, it is shown that some Québec feminist groups, by organizing themselves around the common issue of the liberation of women, have created distinctively feminist discourses on the issue of sexual violence by creating broad definitions and by attributing the cause of this violence to a harmful socialization of genders, itself maintained by a patriarchal system. At the same time, they have transformed their own understanding of the category "woman" and its attributes. These groups have engaged in an attempt to eradicate sexual violence through various activities, mainly within three axis: the creation of services for victims, public awareness campaigns and political actions. In the end, they built a network of Centres to help and fight against sexual violence, contributed to the debate about the laws framing this type of violence in Canada and made sexual violence a public problem in Québec by rendering it visible.
The 1970s and early 1980s saw an explosion of activity and, above all, visibility of feminist groups in the province of Quebec, many of whom worked on the issue of sexual violence. Feminist activists played a central role in the problematization of this form of violence - yet the literature about their activities remains virtually non-existent. The purpose of this work is to trace the history of feminist activist struggles against sexual violence from the early 1970s to 1983, when the Bill C-127 (Canadian sexual assault act) came into effect, by portraying their claims and their discourses. This work is based on the private archives of three Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS), on four interviews with feminist activists active during the period concerned and on the content of feminist periodic Québécois Deboutte! (1972-1974), Têtes de Pioche (1976-1979) and La Vie en rose (1980-1987). In this research, it is shown that some Québec feminist groups, by organizing themselves around the common issue of the liberation of women, have created distinctively feminist discourses on the issue of sexual violence by creating broad definitions and by attributing the cause of this violence to a harmful socialization of genders, itself maintained by a patriarchal system. At the same time, they have transformed their own understanding of the category "woman" and its attributes. These groups have engaged in an attempt to eradicate sexual violence through various activities, mainly within three axis: the creation of services for victims, public awareness campaigns and political actions. In the end, they built a network of Centres to help and fight against sexual violence, contributed to the debate about the laws framing this type of violence in Canada and made sexual violence a public problem in Québec by rendering it visible.
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