Situations précédant, entourant, et suivant les interruptions de programme d’études collégiales chez les jeunes adultes


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Dans les cégeps du Québec, les interruptions en cours de programme sont fréquentes et participent au phénomène d’allongement des études. L’objectif de cette recherche était d’identifier les facteurs associés aux interruptions de programme d’études collégiales survenant avant l’âge de 20 ans. Les facteurs associés considérés incluaient ceux présents (a) dès la fin du secondaire avant l’entrée au cégep (17 ans), (b) pendant la période habituelle de fréquentation du cégep (19 ans), et (c) après cette période, lorsque la plupart des personnes ont migré vers d’autres occupations (25 ans). Au-delà des facteurs scolaires et académiques, ceux relevant d’autres sphères de vie ont également été considérés, incluant la sphère socioéconomique, vocationnelle, et celle de la santé et du bien-être. Pour ce faire, des données recueillies sur près d’une décennie ont été mobilisées, provenant de trois vagues de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, 1re édition (ELDEQ 1), menées entre 2015 et 2023. Le sous-échantillon de l’ELDEQ 1 retenu était composé d’environ 1000 personnes ayant été inscrites dans un établissement d’enseignement collégial lors de leur transition vers la vie adulte, soit entre 17 et 19 ans. Parmi cet échantillon, deux sous-groupes ayant vécu ou non des interruptions de programme ont été comparés à l’aide d’analyses bivariées (c.-à-d., corrélations, analyses de variance, tests du chi-carré). En matière d’antécédents présents avant l’entrée au cégep, les résultats montrent sans surprise que les jeunes provenant de familles moins nanties ou qui étaient moins adaptés sur le plan scolaire à la fin du secondaire (c.-à-d., dont les notes, l’engagement, les aspirations étaient moindres) étaient plus susceptibles de vivre des interruptions de programme. Cependant, parmi les facteurs considérés à la fin du secondaire, ce sont les symptômes de problèmes de dépression et de comportement qui se sont avérés les plus étroitement associés aux interruptions de programme subséquentes. Ce résultat fait écho à ceux d’une autre étude menée auprès de personnes en situation de handicap qui démontrait que la transition secondaire-cégep était particulièrement difficile pour celles présentant des problèmes sur le plan de la santé mentale (Larose et al., 2022). En ce qui a trait aux facteurs présents lors de la période de fréquentation habituelle du cégep, l’insécurité alimentaire était le facteur le plus fortement lié aux interruptions de programme, si bien que ce phénomène touchait une personne sur quatre ayant vécu une interruption de programme, un taux deux fois plus élevé que celui qui avait cours au même moment chez la population du Québec en général. Ensuite, les facteurs pour lesquels les associations étaient les plus prononcées concernaient le statut socioéconomique perçu, puis l’incertitude quant à l’orientation vocationnelle. Dans leur ensemble, ces résultats soulignent les besoins de soutiens financiers et en matière d’orientation des jeunes adultes exposés aux interruptions de programme au collégial. Finalement, les répercussions apparentes à 25 ans des interruptions de programme survenues avant l’âge de 20 ans se concentraient surtout dans le domaine de l’éducation et de l’emploi. Ainsi, la proportion ayant obtenu un diplôme d’études collégiales à 25 ans était plus faible chez les personnes ayant vécu des interruptions de programme quelques années plus tôt comparativement à celles n’en ayant pas vécu. Les personnes ayant vécu des interruptions étaient aussi moins susceptibles d’occuper un emploi en lien avec leurs objectifs de carrière. Cependant, à 25 ans, les interruptions n’étaient que faiblement liées à l’adaptation dans d’autres sphères (p. ex., santé mentale), et n’étaient pas liées à d’autres caractéristiques de l’emploi (p. ex., revenu). Dans ce dernier cas, il est possible que les associations émergent seulement plus tard en carrière. En somme, ces résultats descriptifs montrent que les besoins des personnes qui vivent une interruption de programme tôt dans leur parcours collégial sont multiples et qu’ils persistent tout en se transformant au fil des premières années de la vie adulte. À la fin du secondaire, les vulnérabilités académiques et psychologiques semblent jouer un rôle prédominant, alors que pendant la période habituelle de fréquentation du cégep, les enjeux financiers et d’orientation vocationnelle gagnent apparemment en importance. Pendant cette période, la proportion substantielle des jeunes exposés aux interruptions de programme qui sont aussi touchés par l’insécurité alimentaire en fait une population prioritaire tant du point de vue des services éducatifs que d’un point de vue de santé publique. Ainsi, pour répondre aux besoins de cette population, des approches innovantes interordres et intersectorielles ne relevant pas que des institutions d’enseignement collégial seront vraisemblablement requises.

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