Le problème de l’altérité dans la philosophie schopenhauerienne
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Mots-clés
- Philosophie
- Représentation
- Volonté
- Altérité
- Bonheur
- Philosophy
- Will
- Alterity
- Happiness
Organisme subventionnaire
Résumé
Ce mémoire tente de mettre en lumière l’importance plutôt méconnue du thème de l’altérité chez Schopenhauer dans la perspective de l’unité éditoriale et doctrinale des principaux volets de sa philosophie qui, relativement à ce thème, ne va pas de soi. Le premier chapitre du présent mémoire, en un premier temps, rend explicites deux types de relations à l’altérité implicites aux principaux volets de cette philosophie présentés dans Le monde comme volonté et comme représentation, à savoir la relation inclusive et la relation exclusive à l’altérité. Portant une attention plus particulière à son éthique approfondie dans Le fondement de la morale, ce chapitre, en un deuxième temps, associe ces deux types de relations à l’altérité aux caractères éthiques qui leur sont conformes : le caractère égoïste qui fait le choix de l’affirmation de la volonté entretient une relation inclusivement négative à l’altérité, tandis que le caractère altruiste qui fait le choix de la négation de la volonté entretient une relation inclusivement positive à l’altérité. Même si le Monde aboutit à la conclusion que la souffrance est l’essence de l’existence, le deuxième chapitre de ce mémoire, en un premier temps, établit que le bonheur, entendu comme absence de souffrance, demeure tout de même possible, chez Schopenhauer, pour le sujet qui fait le choix de l’affirmation plutôt que de la négation de la volonté, l’eudémonologie présentée dans les Aphorismes sur la sagesse dans la vie lui enseignant l’art de passer sa vie le plus agréablement possible. Ce chapitre, en un deuxième temps, explique qu’en s’articulant autour de la figure du sage, l’eudémonologie schopenhauerienne expose comment ce que l’on est contribue à notre bonheur et combien ce que l’on a et ce que l’on représente lui nuit. Ce chapitre, en un troisième temps, éclaircit le prolongement de cette thèse eudémonologique dans plusieurs maximes pratiques concrétisant la relation exclusivement négative que le sage entretient envers l’altérité. En un dernier temps, ce chapitre suggère que même si le sage se distingue de l’ascète par le type de relation qu’ils entretiennent envers l’altérité, témoignant de la séparation entre éthique et eudémonologie chez Schopenhauer, l’unité éditoriale et doctrinale de sa philosophie n’en est pas pour autant compromise si on la considère comme un ensemble cohérent qui, par différents moyens, vise le même but : la suppression de toute volonté.
This thesis seeks to shed light on the relatively overlooked importance of the theme of alterity in Schopenhauer's philosophy, particularly in the context of the editorial and doctrinal unity of its main components, which, regarding this theme, is not self-evident. The first chapter of this thesis initially makes explicit two types of relationships to alterity that are implicit in the main components of this philosophy as presented in The World as Will and Representation : the inclusive and the exclusive relationships to alterity. Focusing more specifically on his ethics as developed in The Basis of Morality, this chapter subsequently associates these two types of relationships to alterity with ethical characters that correspond to them : the egoistic character, which opts for the affirmation of the will, maintains an inclusively negative relationship to alterity, while the altruistic character, which opts for the negation of the will, maintains an inclusively positive relationship to alterity. Even though the World concludes that suffering is the essence of existence, the second chapter of this thesis first establishes that happiness, understood as the absence of suffering, remains nonetheless possible, in Schopenhauer’s view, for the subject who chooses affirmation rather than negation of the will ; the eudemonology presented in Aphorisms on the Wisdom of Life teaches him the art of making his life as pleasant as possible. This chapter subsequently explains that, through its focus on the figure of the sage, schopenhauerian eudemonology reveals how who we are contributes to our happiness, while what we have and what we represent hinder it. This chapter then clarifies how this eudemonological thesis is extended in several practical maxims, concretizing the exclusively negative relationship the sage maintains with alterity. Finally, this chapter suggests that even though the sage differs from the ascetic in the type of relationship they maintain with alterity, demonstrating a separation between ethics and eudemonology in Schopenhauer’s philosophy, the editorial and doctrinal unity of his philosophy is not thereby compromised if it is viewed as a coherent whole that, through different means, pursues the same goal : the suppression of all willing.