Les Kodokushi au Japon : une « autopsie sociale » en trois portraits
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Mots-clés
- Kodokushi
- mort solitaire
- Lonely Death
- Traces of Death
- Sociology of the "after death"
- Consequences
- Social Autopsy
- Mortality
- Trace de la mort
- Sociologie d'après la mort
- Muen Shakai
- Conséquences
- Causes
- Autopsie sociale
- Solitude
- Mortalité
Organisme subventionnaire
Résumé
Ce mémoire se consacre à l’analyse du phénomène de Kodokushi ou « mort solitaire » au Japon, qui désigne la situation où des personnes décèdent isolées et dont le corps n’est découvert que plusieurs jours, voire semaines, après leur mort. Il propose, en s’inspirant de la méthode proposée par Klinenberg (2002), une « autopsie sociale » de ce phénomène : il s’appuie sur l’analyse de différents récits -médiatiques, marchands, et artistiques- construits autour de ces morts solitaires pour mieux saisir le rapport social à cette forme de décès au Japon. Ces différents récits permettent d’examiner les conséquences physiques, sociales et émotionnelles laissées par les morts solitaires. Ensemble, ils dessinent trois portraits qui, tous, soulignent l’existence d’un déni social et politique face à cette forme de mortalité solitaire au Japon. Au final, le mémoire montre que les Kodokushi soulèvent des questions profondes sur les liens sociaux et les normes sociales associées à la solitude, ainsi que sur les politiques publiques à mettre en place pour prévenir cette forme de décès.
This research analyzes the phenomenon of Kodokushi or “solitary death” in Japan, which refers to the situation where people die in isolation and their bodies are not discovered until several days, or even weeks, after their death. Inspired by the method proposed by Klinenberg (2002), he proposes a “social autopsy” of this phenomenon: he draws on the analysis of various narratives - media, commercial and artistic - built around these solitary deaths to better grasp the social relationship to this form of death in Japan. These different narratives allow us to examine the physical, social and emotional consequences left by the solitary deaths. Together, they form three portraits, all of which highlight the existence of a social and political denial of this form of solitary mortality in Japan. Ultimately, the research shows that Kodokushi raise profound questions about the social bonds and social norms associated with loneliness, as well as the public policies that need to be put in place to prevent this form of death.