La migration en héritage : travail du deuil et de l’écriture dans l’oeuvre d’Antonio D’Alfonso, Jhumpa Lahiri et Igiaba Scego


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Doctorat / Doctoral

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Mots-clés

  • migration
  • deuil
  • langue maternelle
  • mourning
  • intergenerational transmission
  • inheritance
  • second generation
  • family narrative
  • writing process
  • diaspora
  • migration
  • phantom loss
  • transmission intergénérationnelle
  • translingualism
  • mother tongue
  • héritage
  • deuxième génération
  • récit de famille
  • travail de l’écriture
  • diaspora
  • perte fantôme
  • translinguisme

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Résumé

Résumé

Cette thèse explore en profondeur la transmission générationnelle du deuil migratoire et la négociation complexe d’un tel héritage dans les oeuvres littéraires des auteurs de la « deuxième génération », un aspect crucial dans le domaine des études sur la migration. Ces auteurs, ici désignés comme la « génération d’après » l’événement migratoire, offrent une perspective unique pour comprendre les dynamiques complexes du deuil migratoire. Nous émettons l’hypothèse que les écrivains de la « deuxième génération » héritent de la perte parentale de l’univers ancestral et qu’ils travaillent leur propre deuil à travers l’écriture. En s’appuyant sur les théories de la migration (Grinberg, Moro), du deuil et de sa transmission (Freud, Abraham et Torok), de l’imaginaire diasporique (Mishra) ainsi que sur les concepts de l’héritage (Kaës, Sibony), ce travail propose une perspective d’étude innovante pour ces textes. À travers une pratique de lecture au plus près des textes sélectionnés, nous analysons la manière dont Antonio D’Alfonso, Jhumpa Lahiri et Igiaba Scego procèdent à une figuration de leur blessure originelle, rejouent leur deuil et textualisent leurs expériences d’héritiers de la migration dans leurs oeuvres. Plus précisément, notre thèse avance que le travail de l’écriture fonctionne comme un travail de deuil, d’interprétation et de réaffirmation (Derrida) de l’héritage négatif. Après avoir mis en dialogue les concepts pivots et les outils théoriques qui accompagneront notre réflexion, nous étudierons comment le récit familial et intergénérationnel s’avère une stratégie de symbolisation et d’objectivation de la « perte fantôme » de l’univers ancestral. Ce terme fait référence au sentiment de perte insaisissable mais profondément ressentie ainsi qu’au désir et à la nostalgie d’un monde révolu, transmis des migrants de la première génération à leurs descendants. Enfin, nous explorons l’aspect linguistique et unique des oeuvres de D’Alfonso, Lahiri et Scego, une caractéristique qui les distingue et ajoute une couche de profondeur à notre compréhension. Cet aspect, que nous nommons la « dismatrie linguistique », fait référence à un imaginaire translingue structuré par la perte et le deuil de la langue maternelle. C’est un trait caractéristique de ces auteurs et de leur écriture qui enrichit notre exploration de leurs oeuvres.
This dissertation delves into the profound intergenerational transmission of migratory grief and the intricate negotiation of such inheritance in the literary works of second-generation authors, a crucial aspect in the field of migration studies. These authors, understood here as “the generation after” the migration event, provide a unique lens through which to understand the complex dynamics of migratory grief. We hypothesize that second-generation writers inherit the parental loss of the ancestral world and work through their grief through writing. By drawing on established theories of migration (Grinberg, Moro), mourning and its transmission (Freud, Kaës, Abraham and Torok), diasporic imaginary (Mishra), as well as the concepts of inheritance (Kaës, Sibony), this study offers an innovative perspective. It employs an in-depth close reading of the selected texts to analyze how Antonio D’Alfonso, Jhumpa Lahiri, and Igiaba Scego figure their original wound, perform their mourning, and textualize their experience as heirs of migration in their literary works. More specifically, we argue that writing serves as a work of mourning, interpretation, and reaffirmation (Derrida) of this negative inheritance. After discussing central concepts and theoretical tools that guide this undertaking, we examine how the family and intergenerational narrative functions as a strategy to symbolize and objectify the “phantom loss” of the ancestral world. This term refers to the intangible yet deeply felt sense of loss and longing for the homeland that is passed down from the first-generation migrants to their descendants. Lastly, we delve into the unique linguistic aspect of D’Alfonso, Lahiri, and Scego’s works, a feature that sets them apart and adds a layer of depth to our understanding. This aspect, which we term “linguistic dismatrie”, refers to a translingual imaginary structured by the loss and informed by the mourning of the mother tongue. It is a characteristic feature of these authors and their writing, enriching our exploration of their works.

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Thèse en cotutelle avec l'Université Sorbonne Nouvelle Paris 3, Paris, France.

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