La transmission du monument politique hunnique aux Avars et aux Bulgares


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Mots-clés

  • Huns
  • Eurasie
  • Transformation
  • Échanges culturels
  • Continuité
  • Eurasia
  • Bulgars
  • Compared systems analysis
  • Cultural exchange
  • Continuity
  • Continuity
  • Continuity
  • Cartels
  • Empire
  • Idéologie
  • Propagande
  • Bulgares
  • Avars
  • Systèmes comparés
  • Longue durée

Organisme subventionnaire

Résumé

Ce mémoire vise à dégager l’édifice politique que les Huns léguèrent aux Avars et aux Bulgares entre le cinquième siècle et l’aube du onzième siècle. Pour ce faire, il faut tout d’abord définir ce monument politique hunnique. Le premier pan de ce travail sera donc le dégagement des principes doctrinaux qui animaient le pouvoir des seigneurs des steppes et qui orientaient leur idéologie. Ce langage politique s’est transformé sur la longue durée en une koinê que tous les groupes barbares, sur l’ensemble de la charnière eurasiatique, étaient à même d’interpréter. Ensuite, les facteurs qui facilitaient l’hégémonie d’un clan donné seront identifiés. En fonction des éléments précédemment dégagés, les entités politiques steppiques seront définies comme des cartels. Cet idiome, emprunté aux sciences économiques sera mobilisé afin d’énoncer les objectifs des chefs de cartels de manière plus claire. Ceux-ci découlaient d’un désir des chefs d’obtenir la mainmise sur un marché global des biens de prestige et des honneurs. Afin d’identifier correctement les buts des cartels steppiques, il est ceci-dit nécessaire de travailler en adoptant une approche eurasiatique et interactioniste afin de rendre compte de la fluidité de l’ordre politique steppique pendant l’Antiquité tardive. En effet, les chefs de cartels et ceux qui ont fait le choix d’adhérer à leurs projets politiques ont été contraints de relever des défis toujours plus grands tels des crises climatiques, la consolidation des États voisins en empires aux prétentions universelles et la complexification des systèmes sur lesquels ils essayaient d’assoir leur hégémonie. En occident, les Huns - entendus comme un groupe politique uni en un cartel mené par le clan d’Attila - ont presque réussi à s’enraciner durablement, mais les réformes d’Attila ont brisé l’accord de cartel qui unissait toutes ces populations disparates, ces « entreprises », entre elles. Ainsi, dès lors qu’Attila et son clan disparaissaient au milieu du cinquième siècle, les groupes auparavant unis sous une même bannière devaient trouver un nouveau terrain d’entente. Ce terrain d’entente sera dégagé par les Avars et la maison de Baïan, qui réussit à unir tous les groupes anciennement affiliés aux Huns derrière une nouvelle dynastie tout autant prestigieuse qui avait les moyens fournir une alternative à l’intégration au monde romain. Plus tard, les Bulgares ont émergé afin de fournir, eux aussi, une alternative à Rome et aux Avars. Ils réussirent leur pari en mobilisant le souvenir d’Attila mais également en adoptant un langage politique qu’ils avaient emprunté tant au cartel des GökTürks qu’aux Romains.


This work aims to unearth the political edifice the Huns bequeathed to the Avars and to the Bulgars between the fifth century and the dawn of the eleventh century. To achieve that, one must first sketch the outlines of said political monument. The first step in this endeavour would therefore consist in revealing the doctrinal principles which guided the power of the horse-lords, orienting their ideological leanings. In time, their political language morphed into a koinê that all barbarian groups, on the entire eurasian hinge, could understand. After that, the factors by which a given clan would achieve hegemony would be determined. With all that in mind, steppe polities should be defined as cartels. This nomenclature, borrowed from the economic sciences will be mobilised to state the cartel leaders’ intentions more clearly. Their goals leaned towards total control of a universal market, where they would be the sole distributors of prestige goods and honours. To clearly identify the objectives envisioned by steppe cartels, it is necessary to tackle the chalenge by adopting an eurasian interactionist approach in order to account for the fluidity of the steppe political order during Late Antiquity. Indeed, the cartel leaders and their followers were compelled to overcome ever greater challenges such as a long lasting climate crisis, the consolidation of neighbouring states into ever more powerful empires as well as the systemic complexification of their political environment. In the west, the Huns - understood as a grouping of diverse political units consolidated into a cartel led by Attila’s clan - nearly managed to establish deep roots into the European political landscape, but Attila’s reforms broke the cartel agreement that bound all the barbarian « companies » together. Thus, as soon as Attila and his immediate kin perished in the mid-fifth century, the members of the now-defunct cartel had to find a new common ground. This common ground was cleared by the Avars and the House of Baïan, who managed to unite all the groups previously rallied to the Huns under the banner of a new consensual and prestigious dynasty which also happened to possess the means of offering an alternative to the Roman Empire’s powers of attraction. Later, the cartel of the Bulgars also emerged by offering a third enticing road to success. Indeed, the Bulgars offered alternative to the Avars’ cartel agreement as well as to the Romans’ gold threaded snares. Their gambit was successful in part due to their eloquent recalls to the glories of the Age of Attila by adopting an explicitly hunnic political language, creolised with some GökTürk, and later Roman patterns of self-representation.

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