L'expression musicale chez Nietzsche
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- Art
- Romanticism
- Music
- Musique
- Esthétique
- Nietzsche
- Expression
- Romantisme
- Philosophy
- Art
- Aesthetics
Organisme subventionnaire
Résumé
L’objet de ce mémoire est la notion d’expression musicale telle qu’elle se présente dans les œuvres de Friedrich Nietzsche. Interprète et compositeur amateurs, Nietzsche est resté toute sa vie fasciné par le pouvoir de la musique, et lui a conséquemment consacré de nombreuses pages. Ses vues ne sont cependant pas toujours restées les mêmes : ce sont en effet des jugements diamétralement opposés sur l’œuvre de Richard Wagner, dans la Naissance de la tragédie et Le cas Wagner, qui encadrent la sienne propre. Au-delà du seul changement de goût, c’est entre ces deux ouvrage sa compréhension du mode de fonctionnement de la musique elle-même qui se trouve modifiée. La notion d’expression, encore aujourd’hui objet de débats en esthétique musicale, l’était aussi alors. C’est en bonne part en prenant position dans le débat entre Wagner et Eduard Hanslick sur cette question que Nietzsche développera ses propres positions philosophiques sur la musique. D’abord « romantique », convaincu du pouvoir d’expression supérieur et « métaphysique » de la musique, à la suite d’Arthur Schopenhauer et de Wagner dont il s’inspire, Nietzsche prendra ensuite, avec Hanslick cette fois, le contrepied de cette position, pour refuser à la musique un pouvoir d’expression qui lui soit vraiment propre et qui la distingue d’un langage quelconque. Enfin, dans un troisième temps, il repensera le pouvoir expressif de la musique pour en proposer une formulation physiologique, dans laquelle la musique exprimera l’état de l’organisation de son créateur à la manière d’un symptôme. Nous proposons ici une lecture de textes représentatifs de chacune de ces positions pour tenter de clarifier leurs significations et implications.
The object of this thesis is the notion of musical expression as it appears in the works of Friedrich Nietzsche. As an amateur player and composer, Nietzsche was throughout his life fascinated by the power of music, and thus wrote extensively on the subject. However, his views on music itself did not remain identical during this time. His published work is framed by opposed judgments on the person and the music of Richard Wagner, in The Birth of Tragedy and The Case of Wagner; and more than just a simple change of taste, it is his comprehension of music’s working itself that changes between the two books. The notion of expression was then as it still is today a topic of debate in musical aesthetics, and it is largely by taking position in such a debate, that between Wagner and Eduard Hanslick, that Nietzsche came to formulate his own philosophical positions on the subject. Initially a “romantic”, and as such defending the lofty and “metaphysical” expressive power of music with his first masters, Arthur Schopenhauer and Wagner, Nietzsche then sided with Hanslick to maintain that music does not possess any peculiar expressive properties apart from those that we can ourselves project on objects in general. He ultimately reconsiders the question in his later writings, and allows for music to express the physiological tendencies of its creator, and as such considers it a symptom of his specific organizational state. We here submit an interpretation of representative texts for each of those positions, which aims to clarify their significations and their implications.