La connaissance sociologique sous contrainte : une discipline confrontée aux limites de son explication


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Mots-clés

  • sociologie
  • science
  • sociology
  • epistemology
  • ontology
  • pluralism
  • crisis
  • critic
  • knowledge
  • social
  • épistémologie
  • ontologie
  • malaise
  • pluralisme
  • crise
  • critique
  • connaissance

Organisme subventionnaire

Résumé

La sociologie consiste en l’étude de ce que nous appelons généralement le « social ». Toutefois, depuis son avènement à la modernité, sa légitimité est régulièrement interrogée. Son existence soumise à la nécessité d’une justification sociale et, au regard de sa prétention à la science, à celle d’une justification scientifique. Or, la sociologie est par définition même une activité sociale. Une telle situation pose donc un défi. Si elle souhaite résoudre le problème de sa légitimité, elle doit mettre en œuvre une visée réflexive, se prendre elle-même pour objet et s’exposer à l’épreuve de ses propres connaissances et savoirs. Mais la sociologie peut-elle s’expliquer elle-même ? Et ce faisant, peut-elle résoudre les difficultés qu’elle a à réaliser la position qu’elle reconnait à « la science » ? Ce travail cherche à répondre à ces questions en s’appuyant sur les positions exprimées par les sociologues eux-mêmes. Notre argumentation se développe en deux temps. Dans un premier temps, nous cherchons à établir le malaise des sociologues. Pour cela, nous revenons sur son expression individuelle et collective ; nous précisons ensuite le sens du pluralisme et de la précarité qui servent d’argument à la justification de ce malaise ; puis nous évoquons les critiques adressées aux sociologues ; enfin, nous abordons les limites de leur capacité explicative à rendre compte de la condition sociale particulière de « crise » qu’ils traversent. Dans un deuxième temps, nous interrogeons les raisons de ces difficultés. Pour cela, nous revenons sur le but que les sociologues se donnent lorsqu’ils défendent un engagement scientifique ; puis nous développons la représentation de la science que ces derniers proposent afin de justifier l’orientation de cet engagement ; ensuite, nous comparons cette position avec celle que nous trouvons dans les définitions classiques de la science ; enfin, nous revenons sur plusieurs propositions de définition de la réalité sociale esquissées par les sociologues. Il ressort de ce travail que la connaissance sociologique est le produit d’une activité qui est elle-même prise dans les contraintes de l’existence sociale. Nous montrons ainsi que l’expression collective d’un malaise trouve son ancrage dans un choix, celui de répondre à l’explication d’une réalité complexe et historique dont les critiques pointent justement les limites d’une capacité à s’inscrire dans la représentation classique de la science. Mais aussi que ce choix s’inscrit dans une visée de science qui s’appuie sur une conception amputée d’une problématisation de son expérience. Si les sociologues ne peuvent résoudre le problème de l’explication, nous montrons toutefois que différentes propositions convergent pour dessiner un domaine de réalité propre qui désignerait spécifiquement les effets produits par le langage lorsqu’il est investi dans des interactions. Notre travail conduit donc à la proposition que, à condition d’être précisé, le « social » peut satisfaire aux exigences d’une science, mais aussi que les sociologues sont à même de répondre au défi de l’explication de leur propre condition sociale, à condition non seulement de travailler à résoudre leur entendement du réel, mais aussi de résoudre leur expérience du réel.


Sociology is the study of what we generally call the ‘social’. However, since its advent in modern times, its legitimacy has been regularly questioned. Its existence is subject to the need for social justification and, given its claim to be a science, to the need for scientific justification. Yet sociology is, by definition, a social activity. Therefore, if it wishes to resolve the problem of its legitimacy, this situation poses the challenge of implementing a reflexive approach. To take itself as an object and put itself to the test of its own knowledge and understanding. But can sociology explain itself? And in so doing, can it resolve the difficulties it has in achieving the position it recognises as ‘science’? This work seeks to answer these questions by drawing on the positions expressed by sociologists themselves. Our argument is developed in two stages. First, we seek to establish the ‘malaise’ expressed by sociologists. To do this, we look back at the individual and collective expression of this malaise; we then clarify the meaning of pluralism and precarity, which are used as arguments to justify this malaise; we then discuss the criticisms levelled at sociologists; finally, we address the limits of their explanations to account for their own social condition. Secondly, we examine the reasons for these difficulties. To this end, we return to the goal that sociologists set for themselves when they defend their commitment to science; then to the representation of science that they propose in order to justify their research; we then compare this position with that found in the classical definitions of science; finally, we return to several proposals for a definition of social reality outlined by sociologists. This work shows that sociological knowledge is the product of an activity that is caught up in the constraints of social existence. We begin by showing that the collective expression of a malaise is rooted in a choice, that of responding to the explanation of a complex and historical reality; that, in the light of this choice, critics point to the limits of its capacity to fit into the classical representation of a science; and finally, that the expression of such limits is consubstantial with social existence and the existence of a science. Secondly, we show that even when sociologists claim to be scientists, they are turned towards social demand; that this commitment is based on a conception of science that is deprived of a problematisation of experience that does not allow them to respond to the aim of resolving the explanation; but that its outline makes it possible to sketch out a domain of reality of their own: the ‘social’, based on language, likely to lead to its resolution. Our work therefore concludes with the proposition that, provided it is specified, the social defined in this way could satisfy the requirements of a science, and that by establishing such knowledge, sociologists would be able to respond to the challenge of explaining their own social condition.

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