Nulle suite ni ondée du regard ; suivi de Mort, mémoire et instauration : poétique de la récurrence dans Pendant que Perceval tombait de Tania Langlais


Thèse ou mémoire / Thesis or Dissertation

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Mots-clés

  • poésie
  • mort
  • deuil
  • existence
  • répétition
  • poetry
  • death
  • grief

Organisme subventionnaire

Résumé

Le volet création de ce mémoire présente un recueil de poésie en vers libres intitulé Nulle suite ni ondée du regard. La mort du père et son long séjour à l’hôpital en sont le sujet. Les thèmes du deuil, de la santé mentale et de l’hérédité y sont développés. En s’adressant sporadiquement au lecteur, les vers dévoilent peu à peu la relation père-fils. À travers l’onde de choc de la perte, diverses reliques du passé marquent une filiation malmenée. La forme condensée des poèmes exprime la douleur de manière fragmentaire. Sans faire preuve d’intertextualité, l’objet d’étude de l’essai montre une temporalité éclatée.

Une constatation vient marquer le cours du recueil : l’existence du père perdure dans la mort. Par la paraphrase et l’immanence de la mémoire, la voix du défunt donne un effet de présence. L’énonciation offre une autre manière d’entrer en contact avec le monde : faire le deuil d’un parent n’y est en rien une finalité.

Les trois parties qui composent la création évoquent la traversée de différentes étapes du deuil. La première, « Pour commencer la pluie », décrit le séjour à l’hôpital et l’impuissance face au drame à venir. « Je deviens là où il fait bon mourir », la deuxième, évoque l’acceptation et l’existence réifiée du père. La dernière, « Mais au sous-sol tout allait bien », prend la forme d’un examen de la mémoire par l’évocation de souvenirs familiaux.

Le volet essai enquête sur le deuil dans Pendant que Perceval tombait. Ce livre de poèmes de Tania Langlais retrace les derniers instants de la vie de Virginia Woolf. L’énonciation rejoue sans cesse la mort de Perceval et le suicide de son écrivaine. Une structure anaphorique marque alors le fond et la forme. Plusieurs questions surgissent. Pourquoi la mort d’un personnage de roman a-t-elle une si grande importance? Comment l’énonciation lie-t-elle les trajectoires de Perceval et de Woolf? Quel rôle joue la répétition dans l’architecture et dans la raison d’être du texte?

Pour y répondre, l’essai propose une réflexion sur les rapports entre deuil et écriture. Le postulat de départ est que le deuil agit comme un savoir situé, c’est-à-dire comme une perspective particulière qui transforme la pratique d’écriture. L’enquête permet d’identifier des biais d’interprétation afin de s’en éloigner. Pendant que Perceval tombait montre une très forte intertextualité avec les textes de Woolf ainsi que des éléments biographiques. Plus qu’une intertextualité suggestive, l’essai propose que le livre de Langlais offre à lire une réécriture à portée instaurative. La recherche critique sur l’œuvre de Woolf indique que Perceval agit dans Les vagues comme une « présence invisible ». Cet axe insiste sur l’écriture traumatique et la présence inhérente de la mère dans le texte de Woolf. La focale de l’essai est alors mise sur la portée symbolique du personnage chez Langlais, ainsi que sur le deuil, lien parent entre Perceval et Woolf.

L’énonciation poétique développe une série de boucles anaphoriques qui rejouent sans cesse l’instant de la mort. La répétition est examinée sous diverses assises théoriques : la pratique d’écriture, la portée instaurative de la création et l’exercice juste de la mémoire. Les constituants stylistiques et symboliques de Pendant que Perceval tombait portent des caractéristiques de l’écriture du deuil, ce qui n’est pas a priori le sujet du livre de Langlais.


The creative part of this memoir presents a collection of free verse poetry entitled Nulle suite ni ondée du regard. The subject is the death of the father and his long stay in a hospital. Themes of grief, mental health and heredity are developed. Sporadically addressing the reader, the verses gradually reveal the father-son relationship. Through the shockwave of loss, various relics of the past mark a battered filiation. The poems' condensed form expresses pain in a fragmentary way. A fractured temporality permeates the essay's object of study, but without intertextuality. An observation marks the course of the recollection: the father's existence endures in death. Through paraphrase and the immanence of memory, the voice of the deceased gives an effect of presence. Enunciation offers another way of coming into contact with the world: mourning a parent is by no means an end in itself. The three parts evoke different stages of grief. The first, "Pour commencer la pluie," recounts the hospital stay and the helplessness in the face of the tragedy to come. The second, "Je deviens là où il fait bon mourir," evokes the acceptance and reified existence of the father. The last, "Mais au sous-sol tout allait bien," takes the form of an examination of memory, recalling family stories.

The essay section investigates grief in Pendant que Perceval tombait. This poem book by Tania Langlais traces the last moments of Virginia Woolf's life. The enunciation constantly re-enacts Perceval's death and her writer's suicide. An anaphoric structure marks both form and content. Several questions arise. Why is the death of a novel character so important? How does enunciation link the trajectories of Percival and Woolf? What role does repetition play in the architecture and raison d'être of the text? In an attempt to answer this question, this essay explores the relationship between mourning and writing. The premise is that mourning acts as situated knowledge, as a particular perspective that transforms the practice of writing. Through investigation, interpretive biases are identified and avoided. Pendant que Perceval tombait displays a very strong intertextuality with Woolf's texts, as well as biographical elements. More than a suggestive intertextuality, the essay argues that Langlais's book offers an instaurative rewriting. Critical research on Woolf's work indicates that Percival acts as an "invisible presence" in The Waves. This axis emphasizes traumatic writing and the mother's inherent presence in Woolf's text. The focus of the essay is then placed on the symbolic significance of the character for Langlais, as well as on mourning, the parent link between Percival and Woolf. The poetic enunciation develops a series of anaphoric loops that constantly replay the moment of death. Repetition is examined from a variety of theoretical perspectives: the practice of writing, the instaurative scope of creation and the accurate exercise of memory. The stylistic and symbolic constituents of Pendant que Perceval tombait bear characteristics of the writing of mourning, which is not the primary focus of Langlais's book.

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