Prévalence des comorbidités physiques et de la multimorbidité dans le trouble de la personnalité limite : facteurs de risque et comparaisons avec la schizophrénie et les témoins sains
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Cycle d'études
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Mots-clés
- trouble de la personnalité limite
- schizophrénie
- maladie chronique
- multimorbidité
- facteurs de risque
- borderline personality disorder
- schizophrenia
- chronic illness
- multimorbidity
- risk factors
Organisme subventionnaire
Résumé
Introduction Le trouble de la personnalité limite (TPL) se caractérise par une instabilité émotionnelle, une instabilité relationnelle, une altération du contrôle des impulsions et une image de soi fluctuante. Afin de réduire la mortalité et la morbidité associées à ce trouble, les recherches cliniques des dernières décennies se sont principalement concentrées sur la prévention du suicide et de l’autoagressivité. Bien que le suicide constitue un facteur majeur de mortalité, la multimorbidité et les maladies chroniques contribuent également à la réduction de l’espérance de vie. Bien que cela soit désormais bien établi, la compréhension des mécanismes sous-jacents — tels que les facteurs liés au mode de vie et l’impulsivité — demeure incomplète. Par conséquent, les outils actuellement à la disposition des cliniciens pour améliorer les résultats dans ce domaine restent limités. Objectif Comparer la multimorbidité et les maladies chroniques physiques parmi les individus avec TPL, schizophrénie et en bonne santé contrôles, en tenant compte des facteurs démographiques. Identifier les facteurs de risque de développement de maladie chronique (par exemple, impulsivité, troubles de sommeil, consommation d’alcool, consommation de tabac) dans les individus avec TPL, schizophrénie et contrôles. Méthode Cette étude a analysé les données de la base de données Signature, gérée par le Centre de Recherche de l’Institut de Santé Mentale de Montréal (CRIUSMM). L’échantillon se compose de 590 participants : 158 avec TPL, 283 avec schizophrénie et 149 contrôles. Les conditions chroniques ont été évaluées en utilisant le questionnaire de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) et les facteurs de risque ont été évalués en utilisant des instruments tels que l’AUDIT-10 pour la consommation d’alcool, le SHQ pour les habitudes de sommeil, l’UPPS-P pour l’impulsivité et un questionnaire sur la consommation de tabac. Les analyses statistiques incluent l’ANOVA et la régression linéaire multiple pour déterminer la relation entre facteurs de risque et scores de santé physique. Résultats Le groupe BPD était composé de 70,9 % de femmes, le groupe schizophrénie de 78,4 % d’hommes, et le groupe témoin de 53 % de femmes. Les participants atteints de TPL avaient le taux le plus élevé de multimorbidité (49,4 %) et un OR de 4,3 (IC à 95 % : 2,60 -7,26, p < 0,001) par rapport au groupe témoin, tandis que la schizophrénie avait un OR de 2,42 (IC à 95 % : 1,53 -3,91, p < 0,001). La régression linéaire multiple a montré qu’une latence d’endormissement plus longue, une plus grande impulsivité (urgence négative) et l’âge étaient associés à un nombre accru de maladies chroniques (latence d’endormissement : coefficient = 0,0063, p < 0,001 ; impulsivité : coefficient = 0,0978, p = 0,002 ; âge : coefficient = 0,0320, p < 0,001), tandis que le fait de ne pas fumer réduisait la probabilité de maladies chroniques. Conclusion Les résultats suggèrent que les individus atteints de TPL et schizophrénie subissent un fardeau de maladies chroniques plus élevé que le groupe témoin. L’âge, le tabac, le sommeil et l’impulsivité jouent un rôle cumulatif dans le nombre de maladies chroniques. Ces résultats soulignent la nécessité de stratégies de soins de santé ciblées pour traiter les comorbidités dans ces populations.
Introduction Borderline personality disorder (BPD) is characterized by emotional instability, relational instability, impaired impulse control, and a fluctuating self-image. To reduce mortality and morbidity associated with this disorder, clinical research over recent decades has primarily focused on preventing suicide and self-harm. Although suicide is a major contributor to mortality, multimorbidity and chronic diseases also play a role in reduced life expectancy. While this is now well established, the understanding of underlying mechanisms—such as lifestyle factors and impulsivity—remains incomplete. Consequently, the tools available to clinicians to improve outcomes in this area are still limited. Objectives To compare multimorbidity and physical chronic diseases among individuals with BPD, schizophrenia, and healthy controls, considering demographic factors. To identify risk factors for the development of chronic illness (e.g., impulsivity, sleep disturbances, alcohol use, tobacco use) in individuals with BPD, schizophrenia, and controls. Method This study analyzed data from the Signature database managed by the Centre de Recherche de l’Institut de Santé Mentale de Montréal (CRIUSMM). The sample consists of 590 participants: 158 with BPD, 283 with schizophrenia, and 149 healthy controls. Chronic conditions were assessed using the Canadian Community Health Survey questionnaire (CCHS), and risk factors were evaluated using validated instruments such as the AUDIT-10 for alcohol use, SHQ for sleep habits, UPPS-P for impulsivity, and a tobacco use questionnaire. Statistical analysis was performed using ANOVA and multiple linear regression to determine the relationship between risk factors and physical health scores. Results The BPD group was 70.9% female, the schizophrenia group 78.4% male, and the control group 53% female. Participants with BPD had the highest rate of multimorbidity (49.4%) and an odds ratio of 4.3 (95% CI: 2.60–7.26, p <0.001) compared to the control group, while schizophrenia had an OR of 2.42 (95% CI: 1.53–3.91, p <0.001). Multiple linear regression showed that longer sleep latency (estimate = 0.0063, p <0.001), higher impulsivity (negative urgency), and age were associated with an increased number of chronic diseases (sleep latency: estimate = 0.0063, p <0.001; impulsivity: estimate = 0.0978, p = 0.002; age: estimate = 0.0320, p <0.001), while being non-smoker reduced the likelihood of chronic diseases (estimate = -0.367, p = 0.035). These findings suggest that both groups share underlying mechanisms contributing to an increased number of chronic diseases. Conclusion The findings suggest that individuals with BPD and schizophrenia experience a higher burden of chronic diseases compared to the control group. Age, tobacco, sleep, and impulsivity played a significant role in the number of chronic conditions. These results highlight the need for targeted health care strategies to address comorbidities in these populations.