Ginevra Cantofoli (1618-1672), disciple d’Elisabetta Sirani : réception et historiographie d'une femme peintre dans la Bologne du XVIIe siècle
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- Ginevra Cantofoli (1618-1672)
- Elisabetta Sirani (1638-1665)
- feminist studies
- women artists
- Bologna
- copy
- workshop
- Beatrice Cenci
- Études féministes
- Artiste femmes
- Bologne
- 17e siècle
- Copie
- Atelier
- Guido Reni (1575-1642)
Organisme subventionnaire
Résumé
Ce mémoire porte sur la réception historiographique de la peintre bolonaise Ginevra Cantofoli (1618-1672). Considérée comme l’élève la plus connue d’Elisabetta Sirani (1638-1665) par les biographes locaux, Cantofoli n'a pas bénéficié de la même attention de son vivant et dans les siècles suivants que sa maestra. En 2006, Massimo Pulini écrivait la première et seule monographie dédiée à Cantofoli dans laquelle le chercheur établissait un corpus de tableaux de jeunes femmes enturbannées basé sur l’Autoportrait en Allégorie de la Peinture de la Pinacoteca di Brera à Milan. Pourtant, comparativement à la tendance des vingt dernières années où sont attribués de plus en plus d’oeuvres à des artistes femmes, les recherches récentes ont identifié le peintre flamand Luigi Gentile (1606-1667) comme l’auteur du premier corpus attribué à Ginevra Cantofoli. Ce travail interroge comment l’attributionnisme façonne le discours de l’histoire des artistes femmes. Pourquoi y a-t-il un vide documentaire autour de certaines artistes ? Comment discuter de celles-ci malgré les lacunes? À partir d'approches féministes, il sera question de retracer comment Cantofoli est devenue l’élève, l’apprentie et la copiste de Sirani dans l’historiographie. Cette relation nous amène à questionner la copie dans le contexte de l’atelier et de l’inscription de Cantofoli dans celui-ci. La répétition des œuvres par la copie ouvre sur la réception du Portrait présumé de Beatrice Cenci pour voir comment les nombreux volte-face de l’attributionnisme créent des mythes et des légendes autour de certaines œuvres.
This dissertation focuses on the reception of the Bolognese painter Ginevra Cantofoli (1618-1672). Considered the most well-known pupil of Elisabetta Sirani (1638-1665) by local biographers, Cantofoli did not receive the same attention as her maestra during her lifetime and in subsequent centuries. In 2006, Massimo Pulini wrote the first and only monograph dedicated to Cantofoli, in which he established a corpus of paintings of turbaned young women based on the Self-Portrait as Allegory in the Painting at the Pinacoteca di Brera in Milan. However, in contrast to the trend of the last twenty years of attributing more and more paintings to female artists, recent research has identified the Flemish painter Luigi Gentile (1606-1667) as the author of the first corpus attributed to Ginevra Cantofoli. This work questions how attributionism shapes the discourse of women artists' history. Why is there a lack of documentation around certain artists? How can we discuss them despite the gaps? Drawing from a corpus of feminist studies, the thesis aims to trace how Cantofoli became Sirani's pupil, apprentice, and copyist in historiography. This relationship leads us to question copying in the context of the workshop and Cantofoli's inscription within it. The repetition of works through copying opens up a discussion on the reception of the Presumed Portrait of Beatrice Cenci to examine how the numerous shifts in attributionism create myths and legends around certain works.