L’intimité et le bien-être sexuel chez les couples ayant un faible désir sexuel
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Mots-clés
- Couples
- Intimité
- Bien-être sexuel
- Trouble de l’intérêt pour l’activité sexuelle ou de l’excitation sexuelle
- Dyadique
- Intimacy
- Sexual-well-being
- Sexual interest/arousal disorder
- Couples
- Dyadic
Organisme subventionnaire
Résumé
Le trouble de l’intérêt pour l’activité sexuelle ou de l’excitation sexuelle (TISES) est la dysfonction sexuelle la plus commune chez la femme (Witting et al. 2008) et une des raisons les plus fréquentes de consulter en thérapie de couple ou sexuelle (Doss et al., 2004; Emond et al. 2024; Péloquin et al. 2019). Le TISES a été introduit dans le DSM-5 en 2013 et est défini par l’absence ou la diminution de l’intérêt pour l’activité sexuelle (p. ex., de pensées érotiques ou de fantasmes, d’initiation de l’activité sexuelle, etc.) – c’est-à-dire, un faible désir sexuel – et l’absence ou la diminution de l’excitation ou du plaisir sexuel et/ou de sensations génitales ou non génitales dans au moins 75% des activités sexuelles (APA, 2013). Le TISES doit engendrer une détresse significative chez l’individu et est souvent accompagné de détresse sexuelle (p.ex., stress à propos des problèmes sexuels, se sentir inadéquat sexuellement), d’anxiété et de symptômes dépressifs (Jabs et Brotto, 2018; Rosen et al. 2009; Derogatis et al., 2008). Le TISES peut entraîner des conséquences tant pour la femme que pour son partenaire, résultant en un bien-être sexuel moindre comparativement à des couples contrôles (Rosen et al., 2018). Il est donc essentiel d’examiner l’apport des facteurs interpersonnels dans la recherche sur le TISES, et ce, de façon dyadique, afin de mieux prendre en compte l’interdépendance entre les partenaires. L’intimité (le dévoilement de soi, le dévoilement perçu par le partenaire, la réponse empathique perçue du partenaire) est d’ailleurs un facteur interpersonnel qui a été positivement associé au bien-être sexuel (la satisfaction sexuelle, la détresse sexuelle, la fonction sexuelle) dans la littérature (Bergeron et al. 2021; Bois et al. 2013; Bois et al. 2016). Cette étude dyadique transversale visait donc à examiner les associations entre les trois composantes de l’intimité et les trois issues du bien-être sexuel chez les couples dont la femme présente un TISES diagnostiqué, ainsi que l’effet modérateur du type de couple (hétérosexuel cisgenre vs diversité de genre/sexuelle). Pour ce faire, les deux membres du couple (N=263 couples) ont complété des questionnaires auto-rapportés de 50 à 70 minutes à l’aide de la plateforme sécurisée Qualtrics. La majorité des individus avec un TISES (Mage= 34.16, SD=9.95) s’identifiait comme femme cisgenre (n=239), alors que 24 s’identifiait à la diversité de genre. Pour les partenaires (Mage= 35.71, SD= 10.56), 239 s’identifiait comme femme ou homme cisgenre et 22 à la diversité de genre (p. ex., transgenre, non-binaire). Les résultats démontrent que pour les partenaires des femmes présentant un TISES, une réponse empathique perçue plus élevée était associée positivement à leur propre satisfaction et fonction sexuelles et à une moins grande détresse sexuelle, ainsi qu’à une meilleure satisfaction sexuelle chez la femme avec un TISES. Le type de couple a aussi modéré les associations entre la réponse empathique perçue et la fonction sexuelle, de telle sorte que lorsque les femmes avec un TISES appartenant à un couple de la diversité sexuelle ou de genre rapportaient une réponse empathique perçue plus élevée, elles rapportaient également une meilleure fonction sexuelle. De plus, lorsque les partenaires appartenant à un couple cisgenre hétérosexuel rapportaient une réponse empathique perçue plus élevée, les femmes avec un TISES rapportaient une meilleure fonction sexuelle. Renforcer les sentiments de proximité et de connexion grâce à des interventions cliniques axées sur l’intimité pourrait aider les couples confrontés au TISES à surmonter les défis sexuels et améliorer leur bien-être sexuel. Le grand échantillon diversifié de couples cliniques, le modèle dyadique et l’utilisation de modérations basées sur le genre et l’orientation sexuelle distinguent cette étude de celles dans la littérature existante. Cependant, le devis transversal de l’étude ne permet pas d’inférer de causalité, et l’utilisation de mesures auto-rapportées doit être prise en compte lors de l’interprétation des résultats. Néanmoins, les résultats soulignent l’importance de comprendre les dynamiques interpersonnelles entourant le TISES, mettant en lumière l’effet positif potentiel de l’intimité sur le bien-être sexuel des deux partenaires. Les effets modérateurs du type de couple sur l’intimité et la fonction sexuelle soulignent également la nécessité d’inclure un échantillon diversifié de couples dans les études sur la sexualité.
Sexual Interest/Arousal Disorder (SIAD) is the most commonly reported sexual dysfunction among women (Witting et al. 2008) and one of the primary reasons to seek sex and couple therapy (Doss et al., 2004; Emond et al., 2024; Péloquin et al., 2019). SIAD was introduced into the Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM-5) in 2013 combining the formerly distinct diagnoses of hypoactive sexual desire disorder and sexual arousal disorder. It is characterized by the absence or decrease in interest in sexual activity (e.g., erotic thoughts or fantasies, initiation of sexual activity, etc.)—that is, low sexual desire—and the absence or decrease in sexual arousal or pleasure and/or genital or non-genital sensations in at least 75% of sexual activities (APA, 2013). SIAD must cause significant distress for the individual and is often accompanied by sexual distress (e.g., stress about sexual problems, feeling sexually inadequate), anxiety, and depressive symptoms (Jabs and Brotto, 2018; Rosen et al., 2009; Derogatis et al., 2008). SIAD is associated with sexual difficulties for both the woman and her partner, resulting in lower sexual well-being compared to control couples (Rosen et al., 2018). Consequently, it is crucial to examine the interpersonal factors involved in SIAD using a dyadic perspective in order to capture the interdependency between partners. Intimacy has been one interpersonal factor found to be positively related to sexual well-being in previous research (i.e., Bergeron et al. 2024; Bois et al. 2016). The aim of this study was to examine the associations between the three components of intimacy (self-disclosure, perceived partner disclosure and perceived partner responsiveness) and sexual well-being (sexual satisfaction, sexual distress, sexual function) among couples in which one partner was diagnosed with SIAD, using a dyadic cross-sectional design. The moderating role of couple type (cisgender heterosexual vs sexual/gender diverse couples; SGD) was also assessed. To do so, both partners (N=263 couples) completed online questionnaires of 50 to 70 minutes through the secure online survey platform Qualtrics. Most individuals with SIAD (Mage)= 34.16, SD=9.95) identified as cisgender women (n=239), while 24 identified as gender diverse (e.g., transgender, non-binary). As for partners (MP2= 35.71, SD= 10.56), the majority identified as cisgender, man or woman, (n = 230), and 33 as gender diverse. Results showed that partners of women with SIAD’s higher perceived partner responsiveness was associated with their own greater sexual satisfaction, greater sexual function and lower sexual distress, and with the women with SIAD’s greater sexual satisfaction. Couple type also moderated the associations between perceived partner responsiveness and sexual function, such that when women with SIAD in a sexual/gender diverse couple reported greater perceived partner responsiveness, their own sexual function was greater. Additionally, when partners in a cisgender heterosexual couple reported greater perceived partner responsiveness, the women with SIAD’s sexual function was also greater. Enhancing feelings of closeness and connection through clinical interventions focusing on intimacy could help couples with SIAD cope with the sexual challenges related to this sexual dysfunction and contribute to improving their sexual well-being. The large and diverse clinical sample of couples coping with SIAD, diagnosed according to DSM-5 criteria, the dyadic design, allowing for the examination of cross-partner effects, and the use of moderation to examine the role of couple type in the associations between intimacy and sexual well-being, all represent strengths of this study. However, the cross-sectional design limits our ability to establish causation, and the interpretation of results should consider the reliance on self-report questionnaires. Findings underscore the importance of understanding interpersonal dynamics in SIAD, highlighting the potential positive impact of intimacy on sexual well-being for both women with SIAD and their partners. The moderating effects of couple type on the association between intimacy and sexual function also underlines the importance of including a diverse sample of couples in research on sexual dysfunction.