Faculté des arts et des sciences – Département des littératures de langue française - Thèses et mémoires
URI permanent de cette collectionhttps://hdl.handle.net/1866/2996
Cette collection présente les thèses et mémoires des étudiant.e.s du Département des littératures de langue française de l'Université de Montréal.
1990 - : Couverture exhaustive (quelques titres manquants)
avant 1990 : Période non couverte ou couverture partielle
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Item Accès libre De soi et des autres : entrelacs de l’intime et du collectif dans les écritures de soi contemporainesLefebvre-Côté, Béatrice; Oberhuber, Andrea; Gefen, Alexandre (2024-08)Qu’ont en commun la mémoire collective, les premières personnes du singulier et du pluriel, et les récits de fin de vie et de deuil ? Ces trois items au caractère disparate constituent des sources privilégiées d’entrelacement de l’intimité à la collectivité, car ils servent autant à faire dialoguer des rapports intime et collectif au passé, qu’à exprimer la présence du collectif en soi et à retrouver des relations menacées de disparition. Les enjeux de mémoire, de voix narratives et de filiations endeuillées représentent le cœur de cette thèse consacrée aux tensions de l’intime et du collectif au sein d’écritures de soi françaises, de 1964 avec Une mort très douce de Simone de Beauvoir à 2022 avec V13 d’Emmanuel Carrère. À ces deux récits de nature autobiographique s’ajoutent les œuvres de François Bon, d’Annie Ernaux, de Lydia Flem, de Georges Perec et de Mathieu Riboulet. Grâce à des approches poétiques, énonciatives et thématiques, cette thèse postule une recherche de communauté au sein des écritures de soi, qui abolit la contradiction apparente entre une écriture en solitaire et un appel à une communauté élargie. Au terme de l’enquête, les écritures de soi contemporaines se montrent non seulement en recherche d’une communauté, mais se révèlent capables d’en créer par le récit, en (re)traçant des liens qui n’auraient pas ou plus existé sans leur secours. Des écritures de soi génératrices de relations, telle est l’une des réponses que la littérature contemporaine peut offrir en réponse aux mémoires troublées du XXe siècle et aux événements traumatiques du début du XXIe siècle.Item Accès libre La représentation de l’amnésie dans Piège pour Cendrillon et La dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil de Sébastien JaprisotSt-Germain, Camille; Wesley, Bernabé (2025-03)This study is based on Sébastien Japrisot’s novels Piège pour Cendrillon and La dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil. From a sociocritical perspective, this thesis studies the representations of pathological amnesia as well as its effects on the diegesis, the characters, the novel genre and on the sociality of the texts. More specifically, it will illustrate how it refers to the collective amnesia of France at the time of the Trente Glorieuses. First, the detective genre will be presented to show how pathological amnesia causes disruptions in the structure of Sébastien Japrisot’s novels, which divert certain rules of the conventional detective story. The presence of elements specific to the tale of Cinderella will also be addressed to deepen the question of the novelistic ambivalence within the works under study. The characters’ memory problems are then studied to confirm the hypothesis of the thesis, which states that pathological amnesia is, in the two novels under study, at the origin of a writing that reconfigures the genre of the detective novel and crystallizes a questioning on the representation of collective amnesia. It will be a question of analyzing how the main characters and the universe in which they interact reflect France in the post-war era, which wishes to both forget and remember. Finally, the effects of pathological amnesia on the text will be studied, to show how forgetting makes the text polyphonic.Item Embargo « L’idiot délibéré, ou d’une littérature prise en son sens littéral chez Beckett » ; Précédé de Les DétracteursDomingue , Léo; Mavrikakis, Catherine; Vitali-Rosati , Marcello (2024-09)Pas d’histoire. Surtout pas, s’est obligé Sol. Il faut changer la vie : donc de façon de s’y rapporter. Certes, Sol est un rêveur, disent ceux qui le voudraient plus terre-à-terre (les soi- disant réalistes). Ceux qui le voudraient à ras-les-pâquerettes… Sans espoir. Sans rien pour s’élever au-dessus de la destruction, de cette société du dépit, des malheurs répétés de guerres en pandémie. Rien pour décoller ses yeux de l’écran ni son derrière du canapé. De la boîte où l’on a rangé la vie, prête à s’expédier dans la mort tant elle est triste ainsi. Rien pour s’élever sinon à la manière des détracteurs : avec estime pour la hiérarchie, passion pour la compétition, appétit pour la prédation. Et comment ferait-il autrement ? La loi de nature impose à ce qui est fait le plus de continuer de se faire, par inertie. Non, lui n’est pas différent, lui aussi chasse l’ennemi. Et se prend au piège conséquemment… Oui, terre-à-terre, Sol l’est peut-être bien plus qu’on ne le croit. Tant il n’a de cesse de rabaisser ses propres aspirations. Tant, de désirs en indignations, ses rêves et ses idées se cognent à ce qui leur est contraire. Tant, tout, ici, finit par être contredit. Aussi n’appellera-t-on pas ça une progression (n’en déplaise à Hegel) ; peut-être seulement un dépassement (par crédulité nietzschéenne). Pas plus que l’on attendra de Sol de palpitantes histoires. Seulement qu’il tâche de ne pas se faire avaler par celle qui, qu’importe ce que l’on en dit, continue pour le meilleur et pour le pire. Les Détracteurs est un roman essayistique de cinq chapitres, commençant par « Ça » et finissant par « Elles », en passant par « Lui », « Tous », et « Eux » : on n’y trouvera d’autre progression que l’extension du domaine de la subjectivité du protagoniste – dont le narrateur se joue comme s’il n’était autre que lui-même, et le premier de ses détracteurs…Item Accès libre La représentation de l’inceste dans les tragédies françaises de la seconde moitié du XVIIe sièclede la Durantaye, Chloé; Bovet, Jeanne (2022-01)Ce mémoire porte sur la représentation de l’inceste mère-fils dans les tragédies françaises de la deuxième moitié du XVIIe siècle. À partir de l’analyse rhétorique et poétique des reprises des mythes d’Œdipe et de Phèdre, il explore les modalités de représentation d’un crime qui heurte les principes moraux et esthétiques du classicisme, principalement la vraisemblance et la bienséance. Le premier chapitre s’intéresse aux justifications du choix d’un tel sujet, à savoir le respect des principes aristotéliciens et la caution de l’Histoire ou de la Fable reçue. Le deuxième chapitre expose le problème de la responsabilité des personnages à travers le choix des preuves et leur modulation. Finalement, le chapitre trois montre comment la structure et la langue des pièces contribuent à mettre en forme, de façon étonnamment ouverte, une réalité dont l’existence sociale est pourtant condamnée.Item Accès libre Les débordements de la sollicitude et du soin dans L’Ombre de l’amour de Marcelle TinayreBouchard-Lussier, Juliette; Oberhuber, Andrea (2024-08)Dans ce mémoire qui se veut une contribution au rayonnement des éthiques du care dans les études littéraires, il s’agira d’explorer ce que peut apporter la prise en compte du concept de care et ses théorisations à la relecture d’une œuvre du début du XXe siècle. Suivant le postulat de Marjolaine Deschênes selon lequel il existerait des « littératures care » permettant de faire entendre des voix historiquement infériorisées et effacées, nous proposons d’étudier L’Ombre de l’amour (1909) de Marcelle Tinayre, un roman qui se penche sur les existences a priori triviales de deux villageoises du Limousin – Denise et Fortunade – qui endossent le rôle traditionnellement féminin de caregiver auprès de personnages masculins – Jean, atteint de tuberculose, et Martial, blessé à la suite d’un accident. Nous démontrerons que le récit, en réinvestissant l’association stéréotypée entre les femmes et le care, souligne les débordements que peuvent engendrer la sollicitude et le soin. Après avoir étudié les influences (la domination patriarcale et le catholicisme) qui sous-tendent les principes moraux auxquels adhèrent les protagonistes, nous envisagerons l’attachement et l’érotisation comme des perversions possibles du care. Nous verrons que le dévouement au bien être d’autrui, lorsqu’il se fait au détriment du souci de soi, peut conduire à la violence et la mort. L’œuvre de Tinayre permet alors d’envisager la puissance du sacrifice (de soi) dans ses rapports au care. Dans cette perspective, le suicide de Fortunade apparaît comme un paradoxal geste de libération et de self-care duquel émerge un care post-mortem qui se présente comme une tentative de réparation symbolique.Item Embargo Nulle suite ni ondée du regard ; suivi de Mort, mémoire et instauration : poétique de la récurrence dans Pendant que Perceval tombait de Tania LanglaisFiore Laroche, David; DesRochers, Jean-Simon (2023-12)Le volet création de ce mémoire présente un recueil de poésie en vers libres intitulé Nulle suite ni ondée du regard. La mort du père et son long séjour à l’hôpital en sont le sujet. Les thèmes du deuil, de la santé mentale et de l’hérédité y sont développés. En s’adressant sporadiquement au lecteur, les vers dévoilent peu à peu la relation père-fils. À travers l’onde de choc de la perte, diverses reliques du passé marquent une filiation malmenée. La forme condensée des poèmes exprime la douleur de manière fragmentaire. Sans faire preuve d’intertextualité, l’objet d’étude de l’essai montre une temporalité éclatée. Une constatation vient marquer le cours du recueil : l’existence du père perdure dans la mort. Par la paraphrase et l’immanence de la mémoire, la voix du défunt donne un effet de présence. L’énonciation offre une autre manière d’entrer en contact avec le monde : faire le deuil d’un parent n’y est en rien une finalité. Les trois parties qui composent la création évoquent la traversée de différentes étapes du deuil. La première, « Pour commencer la pluie », décrit le séjour à l’hôpital et l’impuissance face au drame à venir. « Je deviens là où il fait bon mourir », la deuxième, évoque l’acceptation et l’existence réifiée du père. La dernière, « Mais au sous-sol tout allait bien », prend la forme d’un examen de la mémoire par l’évocation de souvenirs familiaux. Le volet essai enquête sur le deuil dans Pendant que Perceval tombait. Ce livre de poèmes de Tania Langlais retrace les derniers instants de la vie de Virginia Woolf. L’énonciation rejoue sans cesse la mort de Perceval et le suicide de son écrivaine. Une structure anaphorique marque alors le fond et la forme. Plusieurs questions surgissent. Pourquoi la mort d’un personnage de roman a-t-elle une si grande importance? Comment l’énonciation lie-t-elle les trajectoires de Perceval et de Woolf? Quel rôle joue la répétition dans l’architecture et dans la raison d’être du texte? Pour y répondre, l’essai propose une réflexion sur les rapports entre deuil et écriture. Le postulat de départ est que le deuil agit comme un savoir situé, c’est-à-dire comme une perspective particulière qui transforme la pratique d’écriture. L’enquête permet d’identifier des biais d’interprétation afin de s’en éloigner. Pendant que Perceval tombait montre une très forte intertextualité avec les textes de Woolf ainsi que des éléments biographiques. Plus qu’une intertextualité suggestive, l’essai propose que le livre de Langlais offre à lire une réécriture à portée instaurative. La recherche critique sur l’œuvre de Woolf indique que Perceval agit dans Les vagues comme une « présence invisible ». Cet axe insiste sur l’écriture traumatique et la présence inhérente de la mère dans le texte de Woolf. La focale de l’essai est alors mise sur la portée symbolique du personnage chez Langlais, ainsi que sur le deuil, lien parent entre Perceval et Woolf. L’énonciation poétique développe une série de boucles anaphoriques qui rejouent sans cesse l’instant de la mort. La répétition est examinée sous diverses assises théoriques : la pratique d’écriture, la portée instaurative de la création et l’exercice juste de la mémoire. Les constituants stylistiques et symboliques de Pendant que Perceval tombait portent des caractéristiques de l’écriture du deuil, ce qui n’est pas a priori le sujet du livre de Langlais.Item Accès libre Carnet d’Apparitions ; suivi de L’Être mystique chez Jeanne des Anges : figures de soi et figures de l’autreBoudret, Frédérique; Sribnai, Judith; Legendre, Claire (2024-08)Fragments, arrêts sur image, flashs et autant de planches anatomiques d’un je éphémère qui cherche la fixité dans les manqués du passé, dans les possibles du présent et dans l’incertitude de l’avenir, Carnet d’Apparitions explore les recoins de l’intimité et du corps, ces lieux mouvants et hésitants entre la lucidité, l’onirisme, la douceur et la cruauté. Des lieux où la peau parfois s’écaille, se fait carapace puis devient un masque qui s’enfile comme une seconde peau. Comme un assemblage de morceaux de soi, Carnet d’Apparitions questionne ce je qui tente de s’édifier et de s’articuler alors qu’il est constamment mangé et en digestion de l’autre, de son regard, de ses mots, de son jugement et des hérédités qu’il n’a pas choisies. Je cherche aussi à s’exprimer singulièrement, à s’émanciper de cette image qu’il donne de lui. Mais toujours visible dans le coin de son œil, alors qu’il se regarde à travers différents prismes, l’ombre de la mort —prête à l’avaler, à le faire soi et autre. À travers ces apparitions, je se quitte, se cherche, je meurt et revit en même temps, tout à la fois. Dans son autobiographie, Jeanne des Anges revient sur l'affaire des possessions de Loudun dont elle fut, en 1632, la principale victime. Le statut de possédée qui fut le sien à l'époque ne lui offrait qu'un rôle secondaire : celui d'un corps inquiétant, manipulé par le Diable, constamment observé par le public, les médecins et les juges. Malgré les nombreux écrits rapportant cette « crise diabolique », la sœur a peu eu la chance de témoigner de sa vérité et de son expérience auprès du public. L’Autobiographie, après coup, lui permet de raconter son histoire, de modifier des faits portant sur l’affaire tout en (re)prenant les masques et les rôles des personnages clés de l’affaire qui lui permettent d'imposer et de légitimer sa voix d'autrice et de metteure en scène. Les dimensions judicaire et théâtrale réinvesties dans la narration délivrent des accès à son intériorité et au combat intérieur qui se joue derrière la scène publique. Le lecteur de l’Autobiographie se fait ainsi témoin, juge et spectateur d’une nouvelle affaire, d’une représentation de soi dans laquelle la sœur tente d'associer singularité et réciprocité constante à l'autre : car chez Jeanne des Anges, l’altérité se fait soi et soi se reflète toujours dans le regard de l’autre. Elle a besoin de lui, d’eux, afin de renverser son statut d'actrice passive en celui de narratrice-sainte légitimeItem Accès libre La figure de l’auteur et ses doubles dans Les Chevaliers de la Table ronde et Renaud et Armide de Jean CocteauBlanchard, Adèle; Bovet, Jeanne (2024-06)Le théâtre de Jean Cocteau est dominé par le thème de l’illusion. Dans Les Chevaliers de la Table ronde (1937) et Renaud et Armide (1943), ce thème est illustré par les pouvoirs surnaturels de l’enchanteur Merlin et de l’enchanteresse Armide. Le présent mémoire cherche à montrer comment, dans ces deux pièces d’inspiration médiévale, le recours à ces figures légendaires éclaire de manière originale l’ethos auctorial de Cocteau. Dans leurs éthê de magiciens, Merlin et Armide apparaissent en effet comme des doubles du dramaturge. Comme lui, ils utilisent l’art de l’illusion pour ensorceler leur public, influencer et contrôler l’intrigue et ainsi parvenir à leurs fins. Mais leur échec les confronte aux limites de leurs capacités. L’analyse de l’ethos de Merlin et d’Armide met en relief une vision complexe de la création, où l’art théâtral, associé au maléfice, est finalement dominé par la poésie, associée au bien. Ainsi, au-delà du thème de l’illusion, ces personnages d’enchanteurs permettent d’éclairer la signification métadiscursive de la figure du double chez Cocteau. Leur étude fait émerger un reflet inédit de Jean Cocteau qui contribue à l’élaboration de son ethos discursif.Item Accès libre Celui qui ne s’accompagnait pas ; lettres à Mathieu BénézetBelouchi, Younes; Mavrikakis, Catherine (2024-06)Le présent mémoire sous forme d’envois étudie les relations ambivalentes qu’entretient le destinateur de l’œuvre de Mathieu Bénézet avec ses destinataires. Vous pourriez le lire comme l’infini ressassement d’un constat définitif : « Mathieu Bénézet n’existe pas ». À vrai dire, l’auteur n’existe plus : son décès date du 12 juillet 2013. Or ce même constat précède et déborde ledit décès. C’est que Bénézet, né à Perpignan, en février 1946, génie d’une œuvre littéraire multiforme, influence majeure de la poésie française contemporaine, fait partie de ces lettrés pour qui s’occuper de la littérature, répond d’une non-existence personnelle. Cette dernière situe le sujet de ce mémoire : entre l’écriture biographique, le geste analytique, les réflexions esthétiques et philosophique, l’exploration rhétorique et métaphorique de la lettre d’amour, l’histoire de la poésie, de la vérité, de la représentation, etc. Tout tourne autour d’un nom, de l’impossibilité de sa signature comme de l’attestation de sa présence. Signataires et destinataires se confondent volontiers, changent de noms, d’âges, de langues, de lieux, pour mieux saisir l’essence de la chose qui les lie, sans plus pouvoir la perdre : l’absence du nom.Item Accès libre Une "oeconomie de la langue tout differente de celles d'Europe" : langues de l'autre au prisme de l'imaginaire langagier français dans les récits viatiques du XVIIe siècleSavart, Madeleine; Reguig, Delphine; Sribnai, Judith (2024-06)Cette thèse vise à établir les rapports pluriels que les représentations des langues imaginaires ou étrangères des récits viatiques à la première personne du xviie siècle entretiennent avec l’imaginaire langagier français de la même époque. Que les voyages soient authentiques ou fictifs, la place et les fonctions des représentations des langues autres y sont conséquentes : ce sont à la fois un moyen de nouer une relation avec autrui, un objet de connaissance à maîtriser, un outil de légitimation du récit, un espace de convocation de l’imaginaire langagier français, un creuset des difficultés épistémiques du voyageur. Les langues autres sont tout d’abord un motif central dans les textes, de la rencontre à l’immersion sociale, en passant par le premier contact, l’apprentissage et les échanges suivis. L’intersubjectivité entre les Européens et les habitants locaux est modelée selon les besoins et les attentes du narrateur, manifestant l’existence d’enjeux extratextuels qui informent ces représentations. Les métamorphoses du rapport narratif à la figure d’autrui au gré des textes révèlent la nécessité, pour faire récit, d’articuler l’expérience du voyageur à quelque chose de concevable pour ses lecteurs et lectrices. L’altérité dont les habitants autochtones sont porteurs est souvent condamnée à être évacuée, rapportée à une seule différence, ou circonscrite a minima. Les représentations langagières sont davantage traversées par des références, des modèles et des questionnements qui ont alors cours en Europe. Ces récits de voyage témoignent de la diversité des réflexions philosophiques, mondaines, théologiques, grammaticales en cours, en même temps qu’ils constituent un pôle du débat éloigné des sphères des querelles, qui les met en perspective. Sans chercher à systématiser cet imaginaire langagier, il est possible d’en distinguer plusieurs nœuds : les mythes bibliques, les quêtes de perfection et de régularité, la grammaire latine étendue, la tripartition rhétorique antique, les notions d’éloquence sacrée et de clarté. Convoqué par les narrateurs, ce réseau discursif est cependant bousculé par les représentations des langues autres, qui n’y trouvent pas une place préexistante. Cet infléchissement fragilise le dispositif de la narration à la première personne et manifeste comment discours et usages de l’autre interroge l’imaginaire langagier européen.Item Accès libre Saisir une vie passée par la double médiation du cinéma et de l’écriture : à propos de Supplément à la vie de Barbara Loden de Nathalie LégerGagné Zouvi, Juliette; Huglo, Marie-Pascale (2023-12)Ce mémoire porte sur une littérature récente qui renouvelle les manières d’écrire « avec » le cinéma, et propose d’étudier le cas de Supplément à la vie de Barbara Loden (2012) de Nathalie Léger. En retraçant la vie de l’actrice-cinéaste américaine Barbara Loden à travers la quête fascinée d’une narratrice, ce récit intègre explicitement le cinéma à sa diégèse. Toutefois, son aspect « cinématographique » ne peut être expliqué par la thématique seule. Dans le premier chapitre, nous analysons comment le texte rappelle et désigne le cinéma, notamment par des descriptions ekphrastiques d’images tirées du film Wanda (1970), des effets de montage, ainsi que par l’adoption d’une forme fragmentée et discontinue. Le deuxième chapitre se concentre sur la mise en récit de la réception cinématographique. L’impact intime et poétique du film Wanda sur la quête personnelle de la narratrice permet de réfléchir à la valeur cognitive et affective que peut prendre une œuvre filmique, et permet de problématiser les mécanismes d’identifications-projections. Enfin, le troisième chapitre explore davantage la relation entre le récit littéraire et le cinéma, démontrant qu’elle comporte une dimension mémorielle et spectrale qui souligne le paradoxe d’une présence-absence. Dans son ensemble, ce travail examine comment l’autrice-narratrice de Supplément à la vie de Barbara Loden s’inspire des modes de production du sens au cinéma pour écrire le sujet biographié et sa quête, tout en interrogeant les limites de la compréhension et de la représentation d’une vie passée.Item Accès libre Des romans de tradition haïtienne : essai de typologieJonassaint, Jean; Gauvin, Lise (1989)Item Accès libre Oeuvre de création: Le matin du philatéliste suivi de l'essai. Le narrateur-témoin en littérature américaineProulx, Louis; Bosco, Monique Simone (1990)Item Accès libre La vie et l'oeuvre d'Henri DeyglunFaubert, Richard; Godin, Jean Cléo (1989)Item Accès libre La Folie du nom: être et langage dans l'expérience poétique d'Antonin ArtaudTrépanier, Michel; Nepveu, Pierre (1990)Item Accès libre Une lecture du texte sollersien Philippe Sollers ou le renversement des limitesSandt, Joëlle; Léonard, Martine (1989)Item Accès libre Lecture et désir dans À la recherche du temps perduGaudreau, Marie-Josée; Deschamps, Nicole Marie (1995)Item Accès libre Rythme et sens : des processus rythmiques en poésie contemporaineBourassa, Lucie; Melancon, Robert (1991)Item Accès libre L'Esprit des Guermantes : atavisme et mondanité chez Marcel ProustGuévremont, Francis; Mcdonald, Christie (1994)Item Accès libre Pour une lecture énonciative du documentaire : un pays sans bon sens de Pierre PerraultDesjardins, Denys; Gauvin, Lise; Lacroix, Yves (1991)