Faculté des arts et des sciences – Département de psychologie - Thèses et mémoires
URI permanent de cette collectionhttps://hdl.handle.net/1866/2991
Cette collection présente les thèses et mémoires des étudiant.e.s du Département de psychologie l'Université de Montréal.
1990 - : Couverture exhaustive (quelques titres manquants)
avant 1990 : Période non couverte ou couverture partielle
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Item Embargo L'impact de l'autonomie dans la relation entre la justice organisationnelle et la santé psychologique au travail des directions d'école : une étude comparative entre le Québec et l'OntarioBewa, Carène Noëlla; Sénéchal, Carole (2023-08)La santé psychologique des directions d’école du Canada a été mise en péril au cours des dernières années. Cette thèse a pour objectif de mettre en lumière les enjeux et les difficultés marginalisés dans la documentation scientifique des directions d’établissement scolaire du Québec et de l’Ontario qui influencent leur santé psychologique au travail. Cette thèse s’intéresse particulièrement à la relation entretenue entre la justice organisationnelle, l’autonomie au travail et la santé psychologique au travail des directions scolaires. La thèse se divise en deux études. La première, de nature qualitative, consiste en une recension systématique de la documentation scientifique sur la relation entre les variables de justice organisationnelle, d’autonomie et de santé psychologique. Cette première étude débouche sur deux constats. Premièrement, la littérature est exempte d’articles s’intéressant à l’interaction entre ces variables pour une population de directions d’établissement scolaire. Deuxièmement, on observe des résultats contradictoires sur la relation entre les variables. Les études de cette recension présentent tour à tour l’autonomie au travail comme une variable modératrice et comme une variable médiatrice, alors que certaines études concluent simplement que la justice organisationnelle et l’autonomie au travail sont des ressources professionnelles à la santé psychologique au travail. Le manque d’homogénéité dans la façon de conceptualiser et d’opérationnaliser les variables rend, cependant, plus difficile la comparaison des études. La seconde étude est de nature quantitative et vise en un premier temps à tester le rôle de l’autonomie dans la relation entre la justice organisationnelle et la santé psychologique des directions d’école du Québec et de l'Ontario. Il a été trouvé que l’autonomie au travail avait un rôle médiateur dans cette relation et que la région géographique ne venait pas modérer la relation. Une modélisation par équation structurelle a permis de tester trois modèles et le modèle de médiation complète a été retenu χ2 (40, N = 305) = 111,813, p < ,001 ; CFI = ,961 ; TLI = ,946; SRMR = ,0478 ; RMSEA = ,077 (95% IC = ,060 ; ,094). Par conséquent, la relation entretenue entre la justice organisationnelle et la santé psychologique passe entièrement par l’autonomie au travail.Item Accès libre Cyberviolence chez les couples de jeunes adultes : associations avec l’anticipation et les émotions négatives lors de conflits par messages textes et en face-à-faceLéonard, Florence; Daspe, Marie-Ève (2024-08)Les relations amoureuses des jeunes adultes sont aujourd’hui teintées par l’omniprésence des technologies numériques, lesquelles ont amplifié l’étendue des comportements violents pouvant être perpétrés en ligne entre partenaires intimes. Alors que la cyber-victimisation (CV; c.-à-d., violence vécue via des dispositifs technologiques) est un fléau croissant chez les couples de jeunes adultes et que ces derniers ont souvent recours aux messages textes pour des interactions conflictuelles, il importe de s’attarder aux liens entre la CV et la gestion des conflits par messages textes. Bien que des études aient démontré des liens entre la violence traditionnelle (p. ex. violence physique) et une gestion des conflits en face-à-face négative chez les couples, aucune étude n’a examiné ces liens dans un cadre numérique. Le présent mémoire visait à évaluer, chez 102 couples de jeunes adultes, les associations dyadiques (c.-à-d., entre partenaires) reliant la CV à l’anticipation négative d’un conflit amoureux par messages textes et aux émotions négatives durant celui-ci, et le rôle modérateur du contexte du conflit (c.-à-d., face-à-face, messages textes) dans ces liens. Les résultats démontrent que les conflits par messages textes étaient liés à davantage d’anticipation négative, laquelle était liée à davantage d’émotions négatives, uniquement chez les partenaires vivant de la CV. Ces résultats démontrent des associations auparavant méconnues entre la CV et la gestion des conflits par messages textes des couples. Ceci souligne l’importance de cultiver des habiletés de gestion des conflits en ligne chez les jeunes afin de prôner de saines relations amoureuses à travers l’expansion constante des technologies numériques.Item Accès libre Developmental progression of perceived gender similarity in early adolescenceLeclerc, Gabrielle; Bernier, Annie (2024-08)Un nombre grandissant d’études suggèrent qu’il convient d’évaluer la similarité perçue de genre, une dimension de l’identité de genre, en utilisant une approche d’identité duale. Sous cette approche, un individu peut se sentir similaire aux membres de son genre et de l’autre genre simultanément et à différent degrés. Puisque la similarité perçue à son genre et à l’autre genre prédisent différemment le bien-être, il est essentiel d’approfondir les connaissances sur leur développement en tant que construits distincts. Or, les études sur le sujet sont majoritairement transversales et limitées aux enfants d’âge scolaire. Pourtant, il est probable que la transition de l’enfance à l’adolescence entraîne des changements dans les deux sous-dimensions de la similarité perçue de genre. Ainsi, l’objectif de la présente étude était d’examiner de manière longitudinale le développement de la similarité perçue à son genre et à l’autre genre en début d’adolescence. L’échantillon était constitué de 156 jeunes. Afin d’évaluer le développement des deux sous-dimensions de la similarité de genre, les participants ont complété la mesure Perceived Similarity to Gender Groups à deux reprises, soit à 11 et à 14 ans. Les résultats suggèrent qu’en moyenne, les niveaux de similarité perçue à son genre restent stables entre 11 et 14 ans, tandis que les niveaux de similarité perçue à l’autre genre diminuent. Les résultats suggèrent également un effet croisé entre la similarité perçue à l’autre genre à 11 ans et la similarité perçue à son genre à 14 ans. Ainsi, plus le niveau initial de similarité perçue à l’autre genre est élevé, plus bas est le niveau de similarité perçue à son genre trois ans plus tard (en contrôlant pour le niveau initial de similarité perçue à son genre). Ces patrons de résultats s’appliquent autant aux filles qu’aux garçons. En somme, la présente étude documente la progression développementale de la similarité perçue à son genre et à l’autre genre en début d’adolescence chez les garçons et les filles et souligne les distinctions dans le développement des deux sous-dimensions.Item Embargo A longitudinal study of cannabis use and default mode network resting-state functional connectivity development across adolescenceDidaskalou, Maria; Conrod, Patricia (2024-08)En 2022, 37 % des adolescents canadiens ont consommé du cannabis malgré son association à une perturbation de la maturation cérébrale, mesurée par la connectivité fonctionnelle à l’état de repos du réseau en mode par défaut (DMN). Chez les adultes, les consommateurs de cannabis ont une connectivité perturbée comparé aux non-consommateurs. Les résultats chez les adolescents restent mitigés dû aux modèles transversaux qui limitent l'inférence des effets sur la maturation. L’étude actuelle a examiné les effets inter- et intrapersonnes de la consommation de cannabis sur la maturation de la connectivité du DMN en utilisant des données longitudinales sur cinq ans de la consommation de cannabis et d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle à l'état de repos (IRMf) de 150 adolescents (82 filles) âgés de 12 à 14 ans au début de l'étude (M = 13,65, ET = 0,65) recrutés dans 31 écoles secondaires de la région du Grand Montréal. Les participants ont été évalués une fois tous les deux ans. Des modèles multiniveaux ont révélé une augmentation de la connectivité moyenne du DMN avec le temps, sans effet du cannabis. Cet effet était dû à des régions spécifiques et était robuste à la consommation d'alcool et de tabac. Des augmentations de la consommation intrapersonne de cannabis et de connectivité ont été observées dans le cortex préfrontal ventromédian et le gyrus frontal antérosupérieur. La consommation inter-personne de cannabis était positivement associée à la connectivité de trois couplages. Cependant, ces effets étaient expliqués par la consommation d’alcool et de tabac, soutenant un profil général de vulnérabilité à l'addiction, ainsi que des effets régionaux du cannabis. Ces résultats suggèrent qu’une partie de la maturation du DMN est sensible au cannabis, notamment les régions liées aux comportements addictifs.Item Accès libre Synchronisation du mouvement à un rythme auditif : effet d’un entraînement sensorimoteur sur la marche des personnes âgées en situation de double tâcheDufresne, Francis; Dalla Bella, Simone; Bherer, Louis (2025-04)Bouger au rythme de la musique est une habileté largement répandue dans la population générale en santé. Ce geste d’apparence simple, souvent manifestée spontanément, requiert à la fois la capacité de percevoir la pulsation rythmique (i.e. le beat) sous-jacente à un stimulus auditif et les habiletés motrices pour aligner un mouvement à cette pulsation. C’est ce qu’on appelle la synchronisation sensorimotrice (SSM), soit le fait d’aligner un mouvement corporel au rythme d’un son perçu. La SSM peut être entraînée pour améliorer les habiletés rythmiques, mais aussi pour obtenir des effets bénéfiques sur la cognition, par exemple sur les fonctions exécutives. Réalisé à l’aide d’un jeu sérieux, ce type d’entraînement a notamment déjà montré des effets bénéfiques sur les habiletés motrices des personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Les personnes âgées de 65 ans et plus pourraient grandement tirer avantage d’un tel entraînement, puisque la motricité et plus particulièrement la vitesse de marche tend à diminuer naturellement en vieillissant. Le déclin de la vitesse de marche chez les aînés est associé aux risques de chute, surtout lorsqu’on réalise une autre tâche simultanément, comme maintenir une discussion. Réaliser deux tâches en même temps sollicite les fonctions exécutives et plus spécifiquement l’attention divisée, qui peut être mesurée à l’aide d’une double tâche. La présente étude vise deux objectifs : 1) tester la faisabilité d’un entraînement sensorimoteur rythmique réalisé à l’aide du jeu sérieux Rhythm Workers auprès des personnes âgées de 65 ans et plus, et 2) vérifier si cet entraînement améliore les performances motrices et cognitives des aînés en situation de double tâche, davantage qu’un jeu contrôle actif (Frozen Bubble). Pour ce faire, 22 participants âgés de 65 à 86 ans ont complété une première séance de test pour mesurer leurs habiletés rythmiques et leur performance en double tâche. Les participants ont ensuite été répartis dans deux groupes de 11, pour jouer soit à un jeu qui entraîne la SSM, ou un jeu qui n’entraîne pas la SSM. L’entraînement a totalisé 6 h, réparti sur 4 semaines, réalisé par les participants à leur domicile. Les résultats obtenus au post-test ont supporté la faisabilité de l’entraînement de la SSM à l’aide d’un jeu sérieux. Tous les participants du groupe expérimental ont complété leur entraînement et ont vu leurs habiletés rythmiques s’améliorer significativement, contrairement au groupe contrôle. De plus, leur vitesse de marche a augmenté de façon significative en condition simple et dans la condition de décompte 1 en 1 de la double tâche, ce qui n’a pas été le cas dans le groupe contrôle. Le groupe qui n’a pas entraîné la SSM a toutefois amélioré sa vitesse de marche en condition de décompte 7 en 7 de manière significative. Ces résultats suggèrent qu’un entraînement de la SSM réalisé avec un jeu sérieux peut être complété par des personnes âgées de 65 ans et plus. Cet entraînement permet également d’améliorer la vitesse de marche telle que mesurée par une double tâche, comme peut aussi le faire le jeu contrôle. Les considérations théoriques et cliniques de ces résultats sont abordées dans la discussion. Il est supposé que les deux jeux permettent d’améliorer l’attention divisée des personnes âgées, ce qui peut leur permettre de libérer des ressources cognitives pour augmenter leur vitesse de marche. En somme, la présente étude ouvre la voie à une application clinique des jeux sérieux rythmiques pour favoriser le bien-être physique et cognitif des personnes âgées de 65 ans et plus.Item Accès libre Neuromodulation de la jonction temporo-pariétale droite dans les interactions sociales humain–machineChamberland, Vincent; Dumas, Guillaume (2025-04)Ce mémoire porte sur le rôle causal de la jonction temporo-pariétale droite (rTPJ) dans l’intégration simultanée de mécanismes sensorimoteurs et de processus sociocognitifs lors des interactions sociales humaines. Nous avons mis en place deux expériences combinant le Human Dynamic Clamp (HDC)—un paradigme interactif entre un humain et un partenaire virtuel (VP)—et un montage haute définition de stimulation transcrânienne par bruit aléatoire (HD-tRNS) pour évaluer si la stimulation excitatrice « en ligne » de la rTPJ pouvait moduler la coordination motrice (synchronie de phase, amplitude du mouvement) et l’attribution d’intentions (coopération/compétition) ou d’identité (humain/robot) envers le VP du HDC. Contrairement à nos attentes, les résultats montrent que de courtes séances de HD-tRNS n’affectent pas la synchronisation motrice avec le VP, et ce, dans les deux expériences. Toutefois, lorsque la stimulation active était appliquée à l’intérieur d’un même bloc de plusieurs essais successifs (Expérience 1), les participants ont progressivement mieux perçu le caractère compétitif du VP et l’ont progressivement jugé moins « humain » lors des interactions compétitives. Cette influence cumulative n’apparaît cependant pas lorsque la stimulation active et la stimulation factice alternent de manière aléatoire à chaque essai (Expérience 2). De plus, nous n’avons observé aucun changement persistant de la modulation dans l’activité électrophysiologique (EEG) au repos (pré- vs post-tâche). En somme, les présentes conclusions soutiennent l’hypothèse selon laquelle la rTPJ contribue à des processus sociocognitifs de haut niveau (détection de la compétitivité, perception d’humanité), mais que son impact dépend d’une exposition soutenue à la stimulation. Cette étude ouvre des perspectives sur la possibilité d’employer la HD-tRNS en ligne, associée à des paradigmes interactifs, pour approfondir la compréhension des bases neuronales de l’interaction sociale et orienter, à plus long terme, des interventions dans le champ de la cognition sociale.Item Accès libre L'influence de la relation de couple sur la consommation d'alcool des femmes de minorités sexuelles.Briant, Maude Alexandrine; Fallu, Jean-Sébastien; Huynh, Christophe (2025-04)Les femmes de minorités sexuelles présentent des taux accrus de consommation d’alcool associée à des problèmes et de troubles psychologiques comparativement aux femmes hétérosexuelles. Ces disparités sont associées à des facteurs multiples, incluant la discrimination et la stigmatisation vécue, ou encore les normes sociales entourant l’alcool. Bien que le couple stable puisse avoir un effet bénéfique sur la santé mentale et la consommation d’alcool chez les individus hétérosexuels, l’influence des dynamiques relationnelles chez les minorités sexuelles demeure peu explorée. Cette étude explore les contextes de consommation d’alcool des femmes de minorités sexuelles en relation de couple stable, ainsi que l’influence de leur partenaire sur leurs habitudes de consommation, problématiques ou non. L’échantillon comprend huit participantes âgées de 19 à 29 ans, s’identifiant comme femmes de minorités sexuelles, et en relation depuis plus de 6 mois. L’approche méthodologique est qualitative et descriptive, avec des données recueillies par entrevues semi-dirigées. Les résultats montrent que les habitudes de consommation des partenaires influencent directement les participantes, modulant la fréquence et le contexte de consommation. Les relations de couple sont perçues comme un facteur pouvant soit encourager une consommation accrue, soit favoriser une réduction par soutien mutuel. Les normes sociales, le stress minoritaire et l’implication communautaire sont également évoqués comme des influences marquantes. Ces constats soulignent l’importance des dynamiques relationnelles et contextuelles dans les comportements de consommation d’alcool. La compréhension de ces dynamiques pourrait éclairer les interventions visant à modérer les impacts négatifs de la consommation d’alcool, en prenant en compte les particularités des femmes de minorités sexuelles.Item Accès libre Évaluation d’une formation interactive en ligne pour les employés qui œuvrent auprès des adultes autistes en milieu résidentielLarochelle-Guy, Justine; Dufour, Marie-Michèle (2025-04)Les individus autistes peuvent nécessiter des interventions spécialisées afin d’assurer leur qualité de vie. Dans le contexte des milieux d'hébergement adaptés pour les adultes autistes, il est essentiel de former le personnel pour comprendre les caractéristiques spécifiques de l’autisme et de mettre en œuvre des approches probantes. Le présent mémoire s’insère dans un projet de recherche plus large visant à adapter une approche d’intervention de soutien au comportement positif en milieu résidentiel pour adultes autistes (SCP-RA) puis à évaluer la qualité de son implantation et ses effets en collaboration avec un organisme à but non lucratif. L’étude faisant l’objet de ce mémoire vise à évaluer l'efficacité d'une formation interactive en ligne sur l'autisme et le modèle SCP-RA au sein d’une résidence de l’organisme partenaire. Afin d’assurer la pérennité de cette formation et d’orienter les améliorations futures, les objectifs spécifiques de ce projet sont les suivants : (1) évaluer l'acceptabilité de la version interactive en ligne de la formation et (2) déterminer si cette formation augmente l'acquisition de connaissances et de compétences en lien avec l'autisme et le modèle SCP-RA. Au total, 13 employés qui ont suivi la formation interactive en ligne dans le cadre de leur intégration en emploi à la résidence ont participé au projet. Afin de répondre aux objectifs de l'étude, une méthodologie mixte simultanée avec triangulation sera utilisée. L'acceptabilité sociale est un concept décrivant la mesure dans laquelle une initiative est perçue comme étant acceptable ou appropriée par un groupe d'individus donné. Cette notion repose sur une évaluation subjective des impacts, des avantages et des inconvénients, et elle tient compte des valeurs, des normes, des attentes et des préoccupations des parties prenantes impliquées. L'acceptabilité sociale de la formation a été évaluée par le biais du TARF-R ainsi que par des entrevues qualitatives menées auprès des employés. L’acquisition des connaissances a été évaluée par le biais de quiz insérés dans la formation en ligne. Afin de saisir de manière approfondie la perception des participants concernant leurs apprentissages, tant au niveau de l’acquisition de connaissances que de compétences, des questions traitant de cet aspect leur ont été posées lors des entrevues. Les résultats de cette étude mettent en évidence l'appréciation globalement positive de la formation SCP-RA par les intervenants, ainsi que son effet positif sur leur acquisition des connaissances et des compétences ainsi que leur préparation à implanter le modèle SCP-RA. Ces conclusions pourraient avoir des implications significatives pour la pratique clinique en orientant le développement de programmes de formation pour le personnel œuvrant auprès des adultes autistes en milieux d'hébergement adaptés.Item Accès libre Le traitement sémantique dans le Déclin Cognitif Subjectif : une étude en oculométrieAkzam-Ouellette, Marc-Antoine; Joubert, Sven; Rouleau, Isabelle (2024-08)L’évolution de la maladie d’Alzheimer (MA) se fait sur plusieurs décennies. On considère que le stade clinique de cette affection est précédé d’une période prodromale connue sous le nom de Trouble Cognitif Léger, qui est elle-même précédée d’une phase préclinique asymptomatique où les individus âgés concernés présentent une préoccupation quant à leur mémoire, bien que les résultats à des tests de mémoire se situent dans les limites de la normale. Cette phase est appelée le Déclin Cognitif Subjectif (DCS) et des études récentes ont montré des difficultés sémantiques légères à ce stade en dépit d’un fonctionnement cognitif normal. Ceci suggère que ces difficultés sémantiques pourraient refléter les premières manifestations de déclin cognitif de la MA. L’oculométrie, soit l’analyse des mouvements oculaires, est efficace pour révéler des processus cognitifs subtilement altérés. L’utilisation d’une tâche expérimentale sémantique nécessitant de traiter des visages célèbres jumelée à de l’oculométrie pourrait s’avérer bénéfique dans ce contexte. Dans ce projet, 27 participants DCS et 26 participants témoins ont réalisé une tâche de jugement de visages connus (célèbres) et inconnus, tandis que leurs mouvements oculaires étaient enregistrés. Les participants témoins ont montré des temps moyens de fixation plus longs et moins de régions revisitées que les participants DCS pour les visages connus. Ceci pourrait suggérer des anomalies au niveau de la trace mnésique des visages connus présentés chez les participants DCS et confirmer la présence de difficultés sémantiques. L’oculométrie se positionne comme un outil de choix dans l’étude du déclin cognitif dans l’évolution de la MA.Item Accès libre Les émotions négatives et l’évolution de la consommation d’alcool et de cannabis durant la pandémie de la COVID-19 : le rôle modérateur de l’autocompassionBorisova, Marina; Olivier, Elizabeth; de la Sablonnière, Roxane (2024-08)La pandémie de la COVID-19 représente un changement social dramatique qui a entraîné d’importantes répercussions sur la santé mentale des individus. Les personnes vivant un niveau élevé d’émotions négatives découlant de cette crise sociale sont à risque, entre autres, d’augmenter leur consommation d’alcool et de cannabis afin de faire face à ces émotions. L’autocompassion est une stratégie largement documentée pour une gestion optimale des émotions négatives qui pourrait prévenir certaines conséquences psychologiques de la pandémie. Le but de la présente étude est d’examiner le rôle protecteur (modérateur) de l’autocompassion dans le lien entre les émotions négatives et l’évolution de la consommation d’alcool et de cannabis lors de la pandémie de COVID-19. Les résultats des analyses effectuées en utilisant les données longitudinales d’un échantillon représentatif (en matière d’âge, de genre et de province de résidence) de la population adulte canadienne (N=2959) récolté entre mai-juin 2020 et avril-mai 2021 démontrent que la consommation d’alcool a légèrement diminué au cours de la période ciblée. La consommation de cannabis, quant à elle, est demeurée stable pendant la première année de la pandémie. Le niveau d’émotions négatives et celui d’autocompassion au début de la pandémie n’étaient pas associés au niveau initial et au changement de fréquence de la consommation en cours de pandémie. L’effet modérateur de l’autocompassion n’a pas été confirmé. Les résultats de cette étude contribuent à l’avancement de connaissances liées aux stratégies de régulation des émotions dans le contexte de la consommation d'alcool ou de cannabis, et plus généralement en ce qui concerne les comportements de consommation face à des changements sociaux dramatiques. Le rôle des émotions négatives et de l’autocompassion auprès de l’échantillon représentatif de la population canadienne adulte en lien avec l’évolution de la consommation d’alcool et de cannabis durant une crise sociale est remis en question. La nécessité d’autres études approfondies sur ce sujet est soulignée.Item Accès libre La gestion des comportements problématiques chez les adultes ayant subi un traumatisme craniocérébral et vivant dans la communautéHendryckx, Charlotte; Bottari, Carolina; Gosselin, Nadia (2024-01)Les comportements problématiques survenant après un traumatisme craniocérébral (TCC) modéré à grave ont un impact profond et durable sur les familles impliquées dans le parcours post-traumatique de la personne blessée. Ces comportements compromettent l'intégration communautaire à long terme des personnes avec un TCC et aggravent considérablement la charge déjà lourde des personnes proches aidantes. Malgré l'existence d'interventions comportementales, leur accessibilité et leur application pratique après la période de réadaptation posent souvent problème. Les familles endossent fréquemment un rôle primordial dans le soutien des personnes ayant subi un TCC et dans leur maintien à domicile, mais se sentent souvent démunies face à ces comportements problématiques. Les données sur la gestion quotidienne de ces comportements par les familles et l'autogestion des personnes avec un TCC restent limitées. Cette thèse explore en profondeur l’enjeu des comportements problématiques à travers trois articles : deux recherches qualitatives comparant les perspectives des personnes avec un TCC et des personnes proches aidantes sur ces comportements problématiques et sur leurs stratégies d’adaptation respectives sur le long terme face à cet enjeu, ainsi qu’une revue de la portée explorant le potentiel des interventions technologiques pour soutenir cette gestion au quotidien. Les résultats de cette recherche révèlent que les comportements jugés problématiques par les familles vont au-delà des catégories classiques identifiées dans la littérature. De plus, la perception de ces comportements varie au sein des familles, tantôt se complétant, tantôt divergeant selon le comportement en question. Face à cette diversité, les personnes proches aidantes ont développé une variété de stratégies pour y répondre, allant de la prévention à la réaction, basées sur un apprentissage par essais-erreurs, qui démontre leur expérience de terrain à gérer cet enjeu crucial pour leur qualité de vie. Par ailleurs, les personnes avec un TCC présentent aussi certaines capacités d’autogestion face à leurs propres comportements problématiques, notamment se parler ou s’isoler en cas de crise comportementale. Enfin, cette thèse souligne le potentiel prometteur des technologies telles que les applications mobiles ou le biofeedback, pour soutenir la régulation émotionnelle chez les personnes avec un TCC et ainsi aider à prévenir ces comportements problématiques, tout en insistant sur le caractère émergent et novateur de ce domaine. En conclusion, les données étayées par cette thèse mettent en lumière la variété de comportements considérés comme problématiques par les personnes proches aidantes et les personnes avec un TCC, leur expertise pratique accumulée au fil du temps pour y faire face dans leur quotidien, ainsi que des outils pour soutenir cette gestion et autogestion. Ces données se relèvent pertinentes, tant pour enrichir l’élaboration d’interventions mieux adaptées en collaboration avec des professionnels spécialisés, que pour fournir des informations pratiques et utiles aux familles afin de les soutenir dans leur prise en charge quotidienne, et éviter que la responsabilité de cette gestion ne leur incombe entièrement.Item Accès libre Le rôle du lobe temporal médian dans le cadre de la navigation spatialeSoccio, Casandra; West, Gregory (2024-12)Lors de l’exploration d’un nouvel environnement, les individus peuvent se souvenir des emplacements spatiaux à l’aide de deux stratégies distinctes : l’une reposant sur l’hippocampe (apprentissage de la relation entre les points de repère) et l’autre faisant appel au noyau caudé (utilisation d’un modèle fixe de stimulus-réponse). Le noyau caudé fait partie du système de récompense et soutient l’apprentissage procédural et la formation d’habitudes. Ces deux systèmes seraient aussi en compétition l’un contre l’autre. Des recherches antérieures menées dans notre laboratoire ont illustré que, chez les adultes en bonne santé, ceux qui s’appuient sur la mémoire dépendante de l’hippocampe pour naviguer lors d’une tâche de navigation virtuelle dans un labyrinthe ont tendance à avoir un volume supérieur de l’hippocampe. En se basant sur cette littérature, notre étude vise à étudier la relation entre les stratégies de navigation et les volumes des structures du lobe temporal médian (MTL) chez les adultes. Guidés par l’hypothèse selon laquelle une navigation spatiale efficace serait corrélée à des volumes plus importants dans les structures du MTL, nos résultats ont révélé une corrélation positive et significative entre des scores plus élevés à l’essai exploratoire de la tâche Concurrent Spatial Discrimination Learning Task (CSDLT) et un volume accru dans la région spécifique du MTL soit le cortex enthorinal. Ce résultat s’aligne sur la littérature existante, suggérant que des capacités supérieures de navigation spatiale sont associées à des volumes plus importants dans les structures cérébrales cruciales pour le traitement spatial. Finalement, l'identification de corrélations comportementales avec le volume cérébral au niveau du lobe temporal médian pourrait éventuellement conduire au développement d'outils plus sensibles permettant d'identifier les personnes à risque de développer la maladie d’Alzheimer (MA), étant donné que l'atrophie du cortex entorhinal suivi de l’hippocampe est observée chez les patients atteints de la MA.Item Accès libre Bien-être et relations amoureuses chez les parents primipares : un point de vue longitudinalCournoyer, Alexandra; Laurin, Julie (2025-04)La transition à la parentalité est une période critique dans la vie d’un couple, car elle amène son lot de changements, de stress et de chamboulements (Cowan et Cowan, 2012; Doss et Rhoades, 2017; Hamelin-Brabant et coll., 2015; Levy-Shiff, 1999). Cependant, bien que certains parents primipares vivent une diminution de leur bien-être psychologique durant la transition à la parentalité, d’autres parents perçoivent la transition comme une expérience enrichissante pour leur bien-être (Galatzer-Levy et coll., 2011). En effet, cette période peut être source de sens, de sentiment d’accomplissement et d’émotions positives (Doss et Rhoades, 2017; Nelson et coll., 2014; Nelson-Coffey et Stewart, 2019; Petch et Halford, 2008). Considérant qu’une baisse de bien-être n’est pas unanime chez les nouveaux parents, il serait donc important de s’intéresser à ses déterminants durant la transition à la parentalité. Dans cette thèse, deux déterminants de la qualité de la relation amoureuse étaient investigués, soit le soutien des trois besoins psychologiques fondamentaux (c.-à.-d., le besoin d’autonomie, de compétence et d’affiliation sociale) et l’ajustement dyadique (c.-à.-d., le niveau d’ajustement dans une relation amoureuse), dans la prédiction du bien-être des parents durant la transition à la parentalité. Deux types de bien-être étaient investigués : le bien-être hédonique (ressentir que sa vie est satisfaisante et haute en émotions positives) et le bien-être eudémonique (ressentir que sa vie a un sens et permet la croissance personnelle). Ainsi, le premier article de cette thèse examinait les associations longitudinales et dyadiques entre le soutien des trois besoins psychologiques (Temps 1; T1 : 6 mois post-partum) et les trajectoires développementales du bien-être hédonique et du bien-être eudémonique chez des couples de parents primipares (T1, T2, T3 : 6, 11.5 et 18 mois post-partum). Les résultats de ce premier article ont démontré que les pentes de bien-être étaient stables au travers de la transition à la parentalité. De plus, le soutien des besoins était associé à des niveaux initiaux plus élevés de bien-être hédonique chez les deux parents (liens acteurs) ainsi que de bien-être eudémonique, mais seulement chez les coparents (liens acteurs). Des analyses exploratoires ont révélé que la perception de soutien du besoin de compétence chez les coparents était associée à des niveaux initiaux plus élevés de bien-être eudémonique chez les mères biologiques (lien partenaire). Elles ont aussi révélé que la perception de soutien du besoin de compétence chez les mères biologiques était associée à des niveaux initiaux plus élevés de bien-être hédonique chez les coparents (lien partenaire). Le deuxième article de cette thèse se concentrerait sur les associations dyadiques entre l’ajustement dyadique (T1 : 6 mois post-partum) et le bien-être hédonique et eudémonique (T3 : 18 mois post-partum), et le rôle médiateur de la perception de soutien du besoin d’autonomie (T2 : 11.5 mois post-partum) dans cette relation. Les résultats de cet article ont démontré que l’ajustement dyadique (T1) était directement associé au bien-être hédonique et eudémonique (T3) pour les deux parents (liens acteurs seulement). De plus, lorsqu’un des parents rapportaient plus d’ajustement dyadique (T1), ils tendaient à percevoir aussi davantage de soutien à l’autonomie (T2), ce qui était ensuite associé à des niveaux plus élevés de bien-être hédonique (T3) rapporté chez l’autre parent (liens partenaires).Item Embargo Réduire la douleur procédurale en oncologie pédiatrique : acquisition de compétences en communication hypnotique suite à la formation Rel@xBedu, Margot; Sultan, Serge (2025-04)Contexte : Les patients atteints d’une pathologie pédiatrique sont souvent soumis à des procédures douloureuses. La littérature suggère que les styles de communication utilisés par les professionnels de santé pourraient atténuer cette douleur procédurale. Récemment, une formation en communication hypnotique (Rel@x) a été développée avec des résultats prometteurs. La présente étude vise à décrire comment les professionnels modifient leur discours auprès des jeunes patients après avoir suivi la formation Rel@x. Méthodes : 58 soignants ont suivi une formation de 8 heures en communication hypnotique. Les participants ont été évalués avant, immédiatement après la formation, et 5 mois plus tard (39 ± 10 ans, 52 femmes, 54 infirmières). À l’aide d’un protocole de simulation standardisé et enregistré de ponction veineuse, nous avons analysé 5 catégories de mots préalablement validés par 10 juges indépendants. Nous avons modélisé les changements pré-post-suivi avec un modèle de courbe de croissance latente. Résultats : Après la formation, les soignants utilisent moins de mots liés à des expériences négatives (-51 %) ou à des procédures médicales (-73 %), tout en utilisant davantage de mots faisant référence à des expériences relaxantes et analgésiques (+20 %) ainsi qu’aux techniques spécifiques qu’ils avaient apprises (Endroit agréable +260 %, Gant Magique +582 %). Ces changements sont maintenus dans une proportion de 45 à 81 % après 5 mois. Conclusion : Les résultats suggèrent que les professionnels exposés à une formation courte et structurée en communication visant à atténuer la douleur pédiatrique ajustent durablement leur langage. Cela est encourageant pour de futures études et la mise en œuvre de la communication hypnotique chez les prestataires de soins de santé.Item Accès libre Mon anxiété ou ton anxiété? : étude des déterminants de l’anxiété relevant du jeune, de son parent et de l’environnement scolaireJournault, Audrey-Ann; Lupien, Sonia; Plante, Isabelle (2024-06)Cette thèse est née et fût réalisée pour répondre aux préoccupations des parents et intervenants scolaires en lien avec le phénomène d’anxiété chez les élèves du Québec, en particulier l’anxiété de performance. Composée de trois articles, la thèse permet une meilleure compréhension de la nature et des déterminants du phénomène afin de guider l’intervention. Puisque l’anxiété découle de croyances quant à la nature menaçante de certains évènements, il est nécessaire d’identifier les déclencheurs spécifiques des états anxieux des élèves pour les aider. Si la crainte des évaluations est fréquente en milieu scolaire, d’autres déclencheurs pourraient expliquer les états anxieux des élèves, tels que la crainte des manifestations physiologiques d’anxiété, aussi appelée la sensibilité à l’anxiété. L’Étude 1 visait donc à comprendre la nature des déclencheurs de l’anxiété observée chez les élèves de niveaux primaire et secondaire, et de milieux publics et privés. Un devis de recherche transversal et des analyses de profils latents auprès de 1404 élèves ont permis d’identifier quatre profils selon leur susceptibilité aux deux types de déclencheurs : les évaluations (anxiété de performance) et les manifestations physiologiques d’anxiété (sensibilité à l’anxiété). Découlant des résultats de la première étude, l’Étude 2, réalisée durant la pandémie de la COVID-19, s’est concentrée sur le développement et l’évaluation d’un outil d’intervention visant à modifier les croyances de menace des élèves (N = 233 élèves) quant aux manifestations physiologiques d’anxiété. L’intervention vidéo Surfe ton stress a permis d’améliorer les croyances négatives des élèves, sans pour autant réduire leur sensibilité à l’anxiété en contexte de pandémie. Enfin, l’Étude 3 visait à expliquer l’anxiété de performance des élèves et à identifier de nouvelles cibles d’intervention potentielles. Bien que plusieurs déterminants aient été proposés pour expliquer l’anxiété de performance, leur importance relative se devait d’être définie. Un devis transversal avec informateurs multiples et deux temps de mesure (examens de fin d’année vs début d’étape) a permis de comparer simultanément des déterminants individuels, parentaux et scolaires jugés saillants par le milieu pour identifier leur contribution relative dans l'anxiété de performance. Les résultats suggèrent qu’une fois tous les déterminants considérés, le perfectionnisme (prescrit par soi-même et par la société), la motivation autonome, les préconceptions négatives de stress, le trait d’anxiété du parent, le niveau scolaire et le type d’école expliquaient l’anxiété de performance des élèves. La motivation scolaire contrôlée, les pratiques parentales, la perception du parent de menaces dans l’environnement de son enfant et le statut socioéconomique n’expliquaient pas une part additionnelle de l’anxiété de performance. Plusieurs constats peuvent être dégagés des résultats de la thèse afin d’aider les élèves à composer avec l’anxiété. D’abord, le phénomène d’anxiété semble être d’une ampleur moindre que ce qui est souvent perçu. Ensuite, puisque l’anxiété de performance ne suffit pas à expliquer tous les états anxieux des élèves en classe, il est nécessaire d’élargir la cible des interventions à d’autres déclencheurs spécifiques de l’anxiété, comme la sensibilité à l’anxiété. Les interventions devraient ainsi être adaptées aux profils de susceptibilité des élèves, et des pistes sont proposées pour identifier ceux nécessitant un soutien. Les résultats amènent également à revisiter la manière d’aborder l’anxiété avec les élèves et les croyances du personnel scolaire et des parents quant à l’anxiété des jeunes. Des distinctions doivent être mises de l’avant quant à la nature normative et pathologique de l’anxiété, et la thèse propose des outils de mobilisation des connaissances pour y parvenir. Enfin, les résultats placent le phénomène d’anxiété au sein d’un système, suggérant que certaines caractéristiques des environnements familiaux et scolaires dans lesquels les élèves évoluent pourraient représenter des leviers d’action supplémentaires.Item Accès libre Variation in early language experiences and their impact on general language and memory abilitiesDelcenserie, Audrey; Champoux, François; Genesee, Fred; Lippé, Sarah (2024-07)Pierce, Genesee, Delcenserie et Morgan (2017) ont proposé que les variations en termes de moment, de qualité et de quantité de l'apport linguistique au cours des premiers stades du développement sont liées à des variations du développement de la mémoire de travail phonologique et, à leur tour, aux résultats ultérieurs de l'apprentissage du langage. Les deux premières études de la présente thèse ont examiné cette hypothèse en utilisant une approche directe multi-groupes, permettant d’investiguer des variations d’apport linguisitique entre différents groupes. La première étude a examiné les capacités langagières de trois groupes d'enfants à risque pour l'apprentissage du langage : les enfants porteurs d'implants cochléaires n’ayant pas été exposés à la langue des signes, les enfants souffrant d’un trouble développemental du langage et les enfants adoptés à l'étranger. Deux groupes contrôle composés d'enfants ayant un développement typique et étant soit monolingues ou apprenants d'une deuxième langue ont également été inclus. La seconde étude a examiné les capacités de mémoire phonologique des ces mêmes groupes d'enfants ainsi que les liens entre leurs habiletés langagières et mnésiques. L'impact de la variation des expériences linguistiques précoces a fait l'objet d'une troisième étude qui, cette fois, a examiné cette variation dans des groupes d’enfants sourds porteurs d’implants cochléaires. En effet, cette étude a examiné les capacités de langage et de mémoire phonologique d'enfants sourds porteurs d'implants cochléaires qui ont été exposés très tôt et à court terme à une langue des signes non-native dispensée par leurs parents entendants. Ces enfants ont été comparés à des enfants normoentendants ainsi qu'à des enfants sourds n’ayant jamais été exposés à la langue des signes – donc à des enfants qui ont subi une privation linguistique totale ainsi qu’un retard d’exposition langagière avant leur implantation. Dans chacune des études, les enfants apprenaient le français, comme première ou deuxième langue, et ont été appariés en fonction de l'âge, du sexe assigné à la naissance et du statut socio- économique, ainsi que d'autres facteurs spécifiques au groupe. Ils étaient âgés de cinq à sept ans au moment des études. Dans chaque étude, une large batterie de tests de langage et de mémoire ainsi que des mesures contrôle, évaluant l'attention auditive, la vitesse de traitement, le raisonnement fluide et le développement socio-émotionnel, ont été administrées aux différents groupes. Les résultats des études 1 et 2 suggèrent que les enfants dont l'accès ou la capacité à traiter l’apport linguistique dès la naissance est limitée courent un plus grand risque de difficultés de i langage et de mémoire phonologique que les enfants dont l’apport linguistique est retardé, mais par ailleurs normal ou relativement normal. Cela s'est avéré pour les mesures des capacités langagières générales ainsi que pour les mesures des capacités de mémoire phonologique, mais aussi pour la mémoire de travail non verbale. En outre, des relations développementales différentes entre la mémoire phonologique et le langage ont été constatés chez les groupes d’intérêt comparativement aux groupes contrôles. Cela vient appuyer l’hypothèse selon laquelle les expériences linguistiques au début de la vie ont une incidence sur le développement du langage en raison de leurs effets sur le développement de la mémoire phonologique. Les résultats de l'étude 3 soulignent l'importance supplémentaire d'examiner les effets des variations de l'apport linguistique précoce sur le développement des compétences langagières et de la mémoire phonologique, mais cette fois au sein d’un groupe, celui des enfants sourds porteurs d’implants cochléaires. Les résultats suggèrent que même une exposition de courte durée à la langue des signes non native a des effets positifs sur les capacités générales de langage et de mémoire phonologique – la durée totale de l'exposition à la langue des signes étant le meilleur prédicteur des performances des enfants sourds dans ces domaines. Les présentes données suggèrent qu'un apport linguistique limité en quantité et de qualité sous-optimale peut aider à surmonter les effets négatifs d'une privation totale de langage et d'une exposition tardive à l'apport linguistique. Les études examinant les variations entre les groupes, ainsi qu’à l'intérieur des groupes, en ce qui concerne le moment, la qualité et la quantité de l'apport linguistique au cours des premiers stades du développement, ainsi que son impact sur les habiletés cognitives, permettent non seulement d’éclairer les théories de la psychologie du développement, mais aussi les pratiques cliniques qui permettront de maximiser le développement et le potentiel d'apprentissage des enfants (Norbury, 2019).Item Accès libre Analyse quantitative et qualitative de la relation entre les fonctions de l’automutilation et les capacités de mentalisation dans la population adulteGarand, Ariel; Lecours, Serge (2024-11)L’automutilation est un phénomène préoccupant en raison de ses relations avec de nombreux problèmes de santé physique et psychologique, ainsi que de son potentiel de létalité. Il est important de s’attarder aux fonctions de l’automutilation (c.-à-d. les raisons pour lesquelles les individus s’automutilent), afin d’intervenir sur celles-ci. Une personne peut s’automutiler pour différentes raisons, celles-ci peuvent varier entre les individus et chez un même individu. On distingue deux catégories de fonctions à l’automutilation : les fonctions intrapersonnelles (p. ex., s’autopunir, se sentir moins dissocié) et les fonctions interpersonnelles (p. ex., communiquer sa détresse, créer une distance avec autrui). Il reste à comprendre ce qui fait qu’une personne se tourne vers l’automutilation afin de répondre à ces fonctions. Un bon nombre de théoriciens et de cliniciens comprennent les agirs contre le corps, incluant l’automutilation, comme témoignant de difficultés de mentalisation. La mentalisation se définit comme la capacité à imaginer et comprendre ses actions et celles des autres en termes d’états mentaux. Au niveau empirique, les déficits de mentalisation sont opérationnalisés en deux types : l’hypomentalisation, une difficulté à former des modèles de l’esprit nuancés, et l’hypermentalisation, une tendance à générer des modèles de l’esprit trop complexes sans preuve pour les entretenir. Ces deux déficits sont associés à l’automutilation dans les études, mais de façon contradictoire. Certaines études suggèrent que seule l’hypomentalisation est associée l’automutilation, alors que d’autres résultats indiquent que seule l’hypermentalisation joue un rôle dans les comportements d’automutilation. Une explication de cette incongruence pourrait être que différents types de déficits de mentalisation sont impliqués selon la fonction de l’automutilation. Il s’avère pertinent de s’intéresser aux fonctions de l’automutilation à travers le cadre de la mentalisation, considérant que les fonctions sont des cibles de traitement importantes en psychothérapie et que le rôle de la mentalisation est de plus en plus reconnu comme mécanisme de changement. L’objectif de cette thèse est de mieux comprendre les liens entre les capacités de mentalisation et les fonctions de l’automutilation dans la population adulte. Un devis mixte combinant l’analyse quantitative et l’analyse qualitative est utilisé afin d’avoir une compréhension plus large du phénomène. La première étude visait à savoir si les types de défauts de mentalisation peuvent expliquer l’hétérogénéité des fonctions de l’automutilation. Selon les connaissances actuelles sur le sujet, il était attendu que l’hypomentalisation soit associée aux fonctions intrapersonnelles de l’automutilation et que l’hypermentalisation soit associée aux fonctions interpersonnelles de l’automutilation. Cette étude a été conduite à l’aide d’un devis écologique momentané auprès de 73 adultes de la population générale qui se sont automutilés dans le dernier mois. Les participants devaient répondre à des questionnaires évaluant leurs capacités de mentalisation et les fonctions de leur automutilation après chaque épisode d’automutilation pendant un mois. Des analyses de régressions linéaires ont été conduites entre les deux types de défauts de mentalisation et les fonctions intra- et interpersonnelles de l’automutilation, en pondérant pour le nombre d’épisodes d’automutilation pendant le mois et en contrôlant pour l’âge, le groupe ethnique et le pays de résidence des participants. Les résultats indiquaient que l’hypomentalisation prédisait positivement les fonctions intrapersonnelles de l’automutilation, alors que l’hypermentalisation prédisait négativement les fonctions intrapersonnelles. Aucun lien significatif n’a été trouvé en ce qui concerne les fonctions interpersonnelles. Ces résultats suggèrent des relations différentielles entre les types de défauts de mentalisation et les fonctions de l’automutilation, soulignant l’importance de bien évaluer le profil de mentalisation des personnes qui s’automutilent, ainsi que les fonctions que servent leurs comportements d’automutilation. La deuxième étude visait à approfondir la compréhension de l’expérience subjective des personnes qui s’automutilent. Afin de respecter la nature inductive de l’étude et de ne rien imposer sur le vécu des participants, aucune hypothèse formelle n’a été posée. Des entrevues semi-dirigées ont été réalisées auprès de neuf participants âgés de 19 et 41 ans qui se sont automutilés dans le dernier mois. Les entrevues ont été transcrites et les transcriptions ont été analysées selon les principes de l’analyse phénoménologique interprétative. Cette approche étant de nature constructiviste, les récits des participants ont été interprétés par la chercheuse, selon une lunette basée sur les théories de la mentalisation. Trois thèmes généraux ont été identifiés, soit l’environnement nuisible à la mentalisation ou à la régulation affective, les parties de soi souffrantes et l’attaque contre le corps pour réguler la souffrance. Ces thèmes peuvent être reliés dans une conceptualisation qui suggère que l’automutilation serait soit une tentative d’intégrer des parties de soi non intégrables, soit une tentative de les écarter. Cela en réponse à un environnement perçu comme étant inadéquat pour le développement de bonnes capacités de mentalisation ou de régulation affective. Des extraits des entrevues avec les participants sont utilisés tout au long de la présentation des résultats et de la discussion de cette étude, afin d’illustrer le sens donné aux récits. À la lumière de ces deux études, il est suggéré que la régulation émotionnelle peut se faire de façon intrapersonnelle ou interpersonnelle, mais de façon peu mentalisée, par l’attaque contre le corps. Cette thèse illustre l’importance de comprendre comment et en quoi l’automutilation permet à la personne de se réguler, à travers ses différentes fonctions, tout en soulignant le rôle que peut avoir la mentalisation dans l’automutilation et son traitement.Item Accès libre Le lien entre la maltraitance à l’enfance et les fonctions cognitives chez des adultes avec maladies chroniques : un suivi sur cinq ansChicoine, Ann Xiuli; D'Antono, Bianca (2024-11)La maltraitance à l’enfance est associée à des performances cognitives plus faibles et à un risque plus élevé de démence. Cependant, la plupart des études sont transversales, se sont concentrées sur des types spécifiques de maltraitance et les différences individuelles ont rarement été examinées. Objectifs: 1) Évaluer si la maltraitance à l’enfance prédit une performance cognitive plus faible ainsi qu’un déclin cognitif plus grand chez des adultes souffrant de maladies chroniques 2) Examiner si ces relations diffèrent selon le sexe et/ou la présence de maladies coronariennes. Méthodes: 1254 adultes avec maladies chroniques (39,6% femmes; 65,56±6,97 ans) ont complété le Childhood Trauma Questionnaire. Le Montreal Cognitive Assessment (MoCA) a été administré lors de deux visites à 5 ans d’intervalle. Les analyses principales incluaient régressions et analyses de modération. Résultats: La maltraitance a été vécue par 32% de l’échantillon et un trouble cognitif léger a été retrouvé chez 32,7% des participants au temps 1 et 40,2% au temps 2. La maltraitance était associée à des scores de MoCA significativement plus faibles au temps 1 (b =-0,013, p=0,020), mais elle n’était pas associée à un déclin de ces scores (b=-0,002, p=0,796). Les MoCAs différaient selon le sexe et la présence de maladies coronariennes, mais ces derniers n’ont pas influencé les relations étudiées. Conclusion: La maltraitance a été associée à des performances cognitives plus faibles chez des adultes plus âgés souffrant de maladies chroniques, mais elle n’était pas significativement associée à un déclin cognitif durant le suivi. Les mécanismes impliqués doivent être davantage étudiés.Item Accès libre Étude des effets de l’apprentissage sociale sur le système de calibration entre la honte et la dévalorisationCasale, Domiziana; Hétu, Sébastien (2025-03)La honte est une émotion universelle qui a évolué pour favoriser l’acceptation sociale et protéger les individus de l’exclusion. Elle fonctionne comme un mécanisme de régulation interne qui oriente les comportements afin de préserver la réputation et le statut social. Cette fonction adaptative est essentielle au bien-être et à la survie, notamment dans les sociétés coopératives où l’exclusion sociale peut avoir des conséquences majeures. Des études antérieures suggèrent que la honte et la dévalorisation sociale reposent sur des mécanismes universels, formant un système bidirectionnel où la perception de la dévalorisation d’autrui est étroitement liée à l’expérience subjective de la honte. Cependant, les normes sociales variant selon les cultures et les contextes, la honte doit être sensible et s’adapter aux informations sociales disponibles pour remplir efficacement son rôle protecteur. Nous proposons que l’apprentissage social constitue le fondement de cette calibration, permettant aux individus d’ajuster leur ressenti de la honte en fonction des évaluations sociales perçues. Pour tester cette hypothèse, nous avons conçu un paradigme expérimental mesurant les niveaux de honte et de dévalorisation sociale perçus avant et après une manipulation où les participant.es sont exposé.es à des informations sociales. À travers quatre études, nous avons examiné comment différents niveaux de dévalorisation sociale et de honte influencent les réponses individuelles de dévalorisation et de honte. Les résultats des études 1 et 2 montrent qu’une forte dévalorisation sociale ou de honte perçue chez les autres entraîne respectivement une augmentation des réponses de dévalorisation ou de honte, tandis que des contextes faibles génèrent des réponses atténuées. Les Études 3 et 4 approfondissent cette relation en testant si la honte s’ajuste en fonction des indices sociaux de dévalorisation et vice-versa. Nos résultats indiquent que les participants modulent leur perception de la honte en fonction des évaluations des autres, confirmant l’existence d’un mécanisme bidirectionnel d’apprentissage social. Ces résultats soulignent la flexibilité du système de la honte et sa sensibilité aux signaux environnementaux, consolidant son rôle de processus régulateur socialement adaptatifItem Accès libre Le capital psychologique comme ressource des gestionnaires et non-gestionnaires : validation du construit et analyse de ses effets sur la santé psychologique au travailAllard, Stéphanie; Dagenais Desmarais, Véronique; Gilbert, Marie-Hélène (2025-02)La santé psychologique au travail (SPT) est un enjeu au cœur des efforts de recherche et d’intervention en psychologie du travail et des organisations. Parmi les leviers d’action étudiés pour favoriser la SPT, le capital psychologique (Capsy; Luthans et al., 2007), un construit formé du sentiment d’efficacité personnelle, de l’espoir, de la résilience et de l’optimisme, figure parmi les ressources individuelles les plus importantes (Nielsen et al., 2017). À la lumière de l’état de la documentation, la présente thèse vise à enrichir l’analyse conceptuelle et méthodologique du construit du Capsy et à contribuer de manière novatrice à l’avancement des connaissances sur ses liens avec la SPT au niveau dimensionnel et auprès de la population spécifique des gestionnaires. Pour y arriver, une collecte de données quantitatives a été menée auprès de travailleurs et de gestionnaires du réseau de la santé québécois. Ancrée dans des théories phares de la psychologie positive, soit la théorie de la conservation des ressources (Hobfoll, 1989, 2001) et la théorie de l'élargissement et de la construction des émotions positives (Fredrickson, 2001), cette thèse est composée de deux articles. Le premier article a pour objectifs de 1) traduire en français et valider un questionnaire mesurant le Capsy en contexte de travail (PCQ-24; Luthans et al., 2007), 2) déterminer le nombre et la composition de profils de Capsy, et 3) comparer l’approche centrée sur les personnes à celle centrée sur les variables pour en déterminer la valeur incrémentielle dans l’étude du Capsy. Les résultats des analyses, obtenus auprès d’un échantillon de 846 travailleurs, corroborent la structure hiérarchique du Capsy obtenue dans le modèle original (Luthans et al., 2007) et montrent que les qualités psychométriques de la version traduite sont comparables à celles de la version originale. De plus, la comparaison des modèles selon les approches centrées sur les variables et sur les personnes indique que le modèle factoriel s’ajuste mieux aux données que celui par profils latents d’un point de vue conceptuel, méthodologique et statistique. Le deuxième article a pour objectif d'investiguer les relations spécifiques entre les ressources du Capsy et les dimensions du bien-être et de la détresse psychologique au travail, des indicateurs de SPT, dans une perspective comparative entre les gestionnaires et les employés. Les résultats des analyses acheminatoires effectuées auprès de 424 gestionnaires et de 421 travailleurs non-gestionnaires montrent que trois ressources du Capsy expliquent les dimensions du bien-être et de la détresse psychologique au travail. Ces résultats soulignent entre autres la contribution notable de l’optimisme pour la SPT et identifient deux relations qui sont modérées par l’appartenance au groupe. Cette thèse contribue au développement des connaissances sur le Capsy de plusieurs façons. Elle offre une mesure francophone fiable et valide de ce construit à la communauté scientifique et praticienne, elle enrichit la réflexion conceptuelle et méthodologique sur le Capsy en apportant des nuances quant à la valeur de l’approche centrée sur les personnes pour l’étudier, et elle identifie quelles ressources du Capsy sont associées aux différentes dimensions de la SPT, notamment chez des gestionnaires.