Faculté des arts et des sciences – Département de science politique - Thèses et mémoires

URI permanent de cette collectionhttps://hdl.handle.net/1866/2993

Cette collection présente les thèses et mémoires des étudiant.e.s du Département de science politique de l'Université de Montréal.

1990 - : Couverture exhaustive (quelques titres manquants)
avant 1990 : Période non couverte ou couverture partielle

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    Blockchain et politiques publiques : enjeux de l’adoption et résistances institutionnelles
    Chelly, Nicolas; Rothmayr Allison, Christine (2024-12)
    Ce mémoire analyse l’adoption de la blockchain dans les politiques publiques à travers les cas de l’Estonie et de la Suisse, en mobilisant le cadre théorique de l’Advocacy Coalition Framework (ACF). Il met en lumière comment les dynamiques d’acteurs et les sous-systèmes de politique publique influencent l’intégration de cette technologie dans des contextes institutionnels et culturels variés. En Estonie, une gouvernance centralisée et agile, combinée à un alignement des acteurs publics, privés et académiques, a permis une intégration cohérente et rapide de la blockchain dans des infrastructures critiques comme les systèmes de santé et les registres fonciers. Ce succès repose sur des particularismes historico-politiques, notamment le rejet des structures soviétiques centralisées et une culture d’innovation digitale favorisée par des croyances partagées autour de la transparence et de l’efficacité. En Suisse, la décentralisation et l’autonomie cantonale, ancrées dans une tradition de démocratie directe, encouragent des expérimentations locales variées. Toutefois, ces particularités freinent parfois la coordination entre les niveaux cantonal et fédéral, limitant l’adoption nationale à grande échelle. Le rejet de l’e-ID en 2021 reflète les tensions entre souveraineté publique et collaborations public-privé. Ce mémoire ambitionne de montrer que les facteurs déterminants de l’intégration des innovations technologiques résident dans les interactions complexes entre acteurs et sous-systèmes, façonnés par les particularismes historico-politiques. Il offre des enseignements pour les décideurs sur l’importance de cadres institutionnels adaptés et d’une compréhension approfondie des dynamiques propres à chaque contexte.
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    Connaître, ou agir face à l’incertitude? : étude comparative de l’organisation du conseil scientifique en lien à la décision durant la pandémie de COVID-19 au Québec et en Suède
    Lemor, Antoine Claude; Montpetit, Éric (2025-02)
    Comment peut-on expliquer que, face à un même problème, les gouvernements aient conçu et mis en place des politiques publiques différentes durant la pandémie de COVID-19 ? En comparant le Québec et la Suède, deux juridictions aux stratégies opposées mais aux conditions épidémiologiques similaires, cette thèse vise à répondre à cette question. Elle prend pour objet principal l’organisation du conseil scientifique en lien à la décision. L’organisation du conseil scientifique en lien à la décision est définie comme l’ensemble des processus, des structures, et des relations entre, d’une part, les connaissances scientifiques et, d’autre part, le choix et la conception des politiques publiques dans un domaine donné. En d’autres mots, l’organisation du conseil scientifique désigne la configuration institutionnelle qui lie les organisations scientifiques et les connaissances qu’elles produisent au choix et à la conception des politiques publiques. L’hypothèse générale de cette thèse est que les différences de politiques publiques durant la pandémie peuvent être expliquées par l’organisation du conseil scientifique en lien à la décision propre à chaque juridiction, laquelle a modulé la production et le traitement de l’information, la définition et le cadrage du problème pandémique ainsi que l’interprétation et la gestion de l’incertitude, influençant en conséquence le choix et la conception des politiques publiques. Pour tester cette hypothèse, cette thèse suit deux objectifs de recherche principaux : (1) décrire et qualifier l’organisation du conseil scientifique du Québec et de la Suède et (2) étudier les effets de l’organisation du conseil scientifique en lien à la décision sur le choix et la conception des politiques publiques au travers de leurs caractéristiques (interprétation de l’incertitude, cadrage et définition du problème, niveau de preuve requis pour agir, production et traitement de l’information). Cette thèse repose sur un cadre théorique original s’appuyant sur les acquis de plusieurs littératures : les systèmes de conseils (policy advisory systems), les sous-systèmes de politiques publiques (policy subsystems), la théorie de l’information, celle des deux communautés ainsi que la littérature pertinente sur le cadrage et l’incertitude. À partir d’elle est proposée une théorisation formant une typologie nouvelle de l’organisation du conseil scientifique en fonction de trois dimensions centrales : (1) la question du contrôle politique ou de l’autonomie scientifique, (2) l’ouverture ou la fermeture des réseaux d’experts et de décideurs à de nouveaux acteurs et idées, et (3) la forme de l’organisation du traitement de l’information, qu’elle soit centralisée ou polycentrique. La typologie formée est composée de quatre catégories d’organisation du conseil scientifique : (1) subordination politique centralisée, où les décideurs politiques exercent un contrôle fort sur le conseil scientifique. Dans ce modèle, illustré par la gestion de la pandémie au Québec, une cellule de crise restreinte centralise l’information et prend les décisions, limitant l’autonomie des scientifiques. Les recommandations sont filtrées et encadrées avant d’être transmises aux décideurs, et le réseau d’experts reste fermé, réduisant la diversité des perspectives. (2) L’autonomie scientifique centralisée, où les scientifiques ont une large autonomie et sont organisés dans une agence centralisée. Par exemple, en Suède, l’Agence de santé publique, largement autonome, a joué un rôle dominant dans la stratégie nationale contre la COVID-19, exerçant son influence sur la conception des politiques publiques, tout en centralisant les processus décisionnels au sein d’un réseau fermé d’experts. (3) La subordination politique fragmentée, où les décideurs conservent le contrôle des politiques publiques, mais en s’appuyant sur un réseau plus ouvert et polycentrique. Un exemple durant la pandémie serait la Belgique, où plusieurs groupes d’experts ont été consultés, mais sans coordination centrale forte, ce qui a entraîné une diversité d’avis et une forte instabilité du réseau. Ce modèle permet une ouverture à différents acteurs, mais le contrôle final reste entre les mains des décideurs politiques. (4) L’autonomie scientifique polycentrique, où les scientifiques opèrent dans un cadre décentralisé avec une grande autonomie, comme en Suisse, où le groupes d’experts conseillant le gouvernent a été formé à l’initiative de scientifiques à l’extérieur d’institutions formelles (sans agence de santé publique). À travers une comparaison entre deux juridictions, le Québec et la Suède, cette recherche explore comment différentes configurations de l’organisation du conseil scientifique ont influencé le choix et la conception des politiques publiques durant la pandémie. La méthodologie utilisée combine des méthodes mixtes : une analyse socio-historique, une analyse de réseaux, des méthodes de Traitement automatisé du langage naturel (TALN) et une analyse de cas. En premier lieu, les résultats empiriques ont permis de classer chaque juridiction dans l’une des quatre catégories d’organisation du conseil scientifique. Le Québec, marqué par une centralisation politique au sein d’une cellule de crise gouvernementale, est caractérisé par un modèle de subordination politique centralisée. À l’inverse, la Suède, dotée d’une agence de santé publique autonome, correspond à un modèle d’autonomie scientifique centralisée. Ces résultats ont ensuite permis d’observer, pour chaque modèle d’organisation du conseil scientifique, leurs caractéristiques (interprétation de l’incertitude, cadrage et définition du problème, niveau de preuve requis pour agir, production et traitement de l’information) et leurs effets sur le choix et la conception des politiques publiques durant la pandémie de COVID-19. Le Québec a opté pour des politiques publiques particulièrement sévères et coercitives durant la pandémie, culminant dans la mise en œuvre de deux couvre-feux, alors que la Suède a opté pour une stratégie plus modérée et la mise en œuvre de mesures ciblées et volontaires. Les résultats montrent que l’organisation du conseil scientifique a influencé de manière décisive la temporalité et la sévérité des politiques publiques mises en œuvre dans les deux juridictions. D’abord, il est observé que la centralisation du traitement de l’information, loin d’améliorer la gestion de la crise, a entraîné au Québec des retards importants dans la réponse gouvernementale. La cellule de crise, concentrée entre les mains du Premier ministre et d’autres acteurs de nature politico-administrative, a rencontré des difficultés à traiter efficacement l’ensemble des informations disponibles, retardant ainsi la mise en place de politiques publiques face à l’évolution rapide de la pandémie. L’exemple le plus frappant et le retard de prise en compte des difficultés rencontrées dans les CHSLD, notamment dû à des informations qui ne sont pas parvenues au centre décisionnel. À l’inverse, en Suède, l’autonomie de l’Agence de santé publique lui a permis d’agir de manière plus rapide et plus incrémentale, notamment au travers de la mise en œuvre de recommandations dès février 2020. L’absence de mécanismes de contrôle bureaucratique et d’approbation, et l’existence d’une autonomie légale de l’Agence, lui a permis d’agir à mesure que lui parvenait l’information et de mettre en œuvre rapidement des campagnes d’information. Par ailleurs, face à l’incertitude, les acteurs politiques et scientifiques ont répondu différemment en fonction de leurs caractéristiques propres et de leurs formation professionnelle. Un décideur politique tend à percevoir l’incertitude comme un risque pour la population devant laquelle il se trouve responsable, là où un scientifique cherche à la réduire. Le Québec, en centralisant l’autorité dans une cellule de crise de nature politique, a opté pour des politiques publiques sévères et réactives face à l’incertitude. En revanche, la Suède, avec son organisation plus autonome, a privilégié des politiques incrémentales et plus progressives, où l’incertitude devait être réduite avant de mettre en œuvre des politiques particulièrement sévères et risquées. Les résultats montrent également que la définition même du problème pandémique a varié selon l’organisation du conseil scientifique, et des acteurs qui la dominent (décideurs politiques/scientifiques). Au Québec, le risque sanitaire a été perçu comme un danger imminent nécessitant des mesures sévères et immédiates, tandis qu’en Suède, la pandémie a été davantage cadrée comme un problème multidimensionnel, nécessitant une approche plus équilibrée entre les impératifs de santé publique et les coûts sociaux. Ce cadrage différentié du problème a en grande partie été influencé par les conceptions préalables des acteurs dominant l’organisation du conseil scientifique. Au Québec, le risque a été défini comme s’appliquant de manière égale à l’ensemble de la population, une conception éminemment politique fondée sur le principe d’égalité. En Suède, celui-ci a été défini de manière différenciée entre groupes d’âge en l’appuyant sur les données scientifiques disponibles indiquant un risque moindre pour les populations les moins âgées. Ceci explique notamment pourquoi, au Québec, les écoles ont été fermées au début de la pandémie, alors que la Suède a décidé de les laisser ouvertes. L’organisation du conseil scientifique a également exercé une influence sur l’utilisation et le traitement de l’information. Un exemple particulièrement significatif est celui des projections épidémiologiques. Celles-ci reposent sur des hypothèses qui rendent leurs résultats incertains. Cette incertitude, connue des scientifiques de l’Agence de santé publique suédoise, a entrainé une moindre utilisation dans la gestion de la pandémie. En revanche, au Québec, où l’organisation du conseil scientifique était politiquement centralisée, l’utilisation de ces modèles a été plus importante car elle a permis d’offrir une prévisibilité et une concentration de la gestion épidémiologique dans un nombre gérable de métriques adaptées à une décision centralisée. Surtout, ces projections ont structuré le choix de politiques publiques en proposant plusieurs scénarios, notamment optimistes et pessimistes, impliquant une perception accrue des risques liés à l’incertitude—par exemple choisir entre un scénario optimiste ou pessimiste annonçant des morts et des hospitalisations. Pour répondre à cette incertitude, des informations de nature politique ont été produites au Québec (données d’opinion publique) qui ont informé la conception des politiques publiques, et ont conditionné l’influence des projections épidémiologiques. Face à des projections incertaines, l’opinion publique a été une information cruciale au Québec afin de décider de la mise en œuvre de nouvelles mesures sanitaires. En Suède, ces informations de nature politique n’ont pas été produites par l’Agence de santé publique qui a préféré des informations de nature plus scientifiques liées à la perception des Suédois sur leur propre santé. Enfin, cette recherche ouvre des pistes de réflexion sur l’importance de repenser les institutions scientifiques en contexte démocratique. Cette thèse montre que, au Québec comme en Suède, les choix de politiques publiques n’ont jamais été le fruit d’une délibération collective. Si au Québec, une partie des décisions ont effectivement été influencé par l’opinion publique, cette influence a seulement infléchi la stratégie mise en œuvre sans délibération substantive sur le contenu-même des politiques publiques ou sur les valeurs qui les sous-tendent. L’influence conséquente de l’organisation du conseil scientifique montre en outre que le choix de politiques publiques a été le fruit de configurations institutionnelles largement impensées et complètement absentes du débat public. Cette thèse conclut en soulignant la nécessité de concevoir des institutions scientifiques plus démocratiques, où la population pourrait jouer un rôle central dans la délibération et la prise de décision sur des enjeux scientifiques, suivant la proposition de tribunaux scientifiques citoyens évoquée par Zeynep Pamuk (2021).
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    Le cadrage des politiques publiques sur la laïcité de l'État au Québec : le cas du Projet de loi 21 et de la Charte des valeurs
    Laflamme-Boucher, Matthieu; Papillon, Martin (2024-12)
    Ce mémoire traite du cadrage gouvernemental des politiques publiques sur la laïcité de l’État en 2013-2014 et 2018-2019. L’objectif principal est de démontrer qu’une différence dans l’intensité des débats entre la Charte des valeurs et le Projet de loi 21 existe, et qu’elle peut être expliquée, du moins en partie, par une différence dans le cadrage gouvernemental. Nous établissons cette corrélation via le mécanisme de résonnance, qui explique en quoi la différence dans la façon de justifier les projets de loi peut mener à un écart au niveau de la réception de ceux-ci entre les deux périodes. Nous proposons donc une analyse comparative à la fois de l’intensité des débats et des contenus des cadres aux deux périodes. De ce fait, ce mémoire contribue à la littérature sur le cadrage des politiques publiques et sur celle de la laïcité au Québec.
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    Mythes de masse à violence de masse : historiographie en Russie et génocide en Ukraine
    Sviderska, Katerina; Dembińska, Magdalena (2024-08)
    Ce mémoire explore les mécanismes qui rendent possibles la violence de masse, en mettant l'accent sur le rôle de la socialisation historiographique dans la formation de cadres cognitifs facilitant l'exclusion et la violence. En analysant des discours officiels et des manuels scolaires d’histoire, cette recherche identifie les mythes historiques promus par l'État et examine leur manifestation dans le contenu éducatif. L'étude souligne la centralité de ces mythes dans la construction de frontières symboliques permettant la perpétration d’actes de violence génocidaire. En nous penchant sur l’invasion russe à grande échelle de l’Ukraine, nous démontrons que la violence de masse peut être rendue possible par l’activation de cadres cognitifs préexistants. Précédant la violence, ces cadres cognitifs sont basés sur des mythes historiques ancrés dans le projet historiographique russe au sujet de leur construction des figures du Soi et de l’Autre. Selon les dynamiques de construction étatique et nationale de l’Ukraine et de la ré-impérialisation de la Russie, notre cas révèle une intersection théorique pertinente pour considérer les glissements entre mythes historiques dans le contexte de la perpétration d’actes violents.
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    L'interprétation de la liberté chez le Parti conservateur du Québec et ses électeurs
    Raby Fernandes, Joël; Bastien, Frédérick (2024-08)
    La campagne électorale québécoise de 2022 fut notamment reconnue pour l’entrée en scène du Parti conservateur du Québec. Le parti connut une montée en popularité fulgurante depuis la nomination de son nouveau chef, Éric Duhaime, l’année d’avant. Son discours populiste et axé sur la défense des libertés individuelles semblait retentir dans la province. Les propos hostiles à l’imposition de mesures sanitaires en contexte de pandémie de COVID-19 répondaient à un mécontentement populaire grandissant envers ces lois exceptionnelles. Pourtant, le parti bénéficiait encore d'un appui considérable à la suite de la fin de l’état d'urgence sanitaire. Ce mémoire cherche donc à comprendre, par le biais d’entretiens semi-dirigés avec 19 partisans conservateurs, comment le discours du PCQ parvint à mobiliser le vote. L’analyse des propos de ces électeurs révèle que l’attrait de cette formation politique reposait principalement sur son habileté à canaliser des opinions préétablies sur la primauté des libertés individuelles en démocratie, notamment au niveau de l’économie et de la gestion de la crise du coronavirus. Plusieurs des répondants sont d’ailleurs d’anciens électeurs de la Coalition Avenir Québec insatisfaits par le bilan du gouvernement lors de son premier mandat.
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    Can money buy favor? Assessing China's economic influence on global public opinion
    Toettoe, Benjamin; Gazibo, Mamoudou (2024-09)
    The economic ties that China has woven with states around the world have been identified as the primary vectors of its international influence. In recent years, and concurrently with the rise of China as a global power, concerns have increasingly been raised regarding such linkages. Indeed, media and political narratives in many states present them as a way for China to potentially constrain their foreign policies or influence their domestic politics. However, most of these narratives consider the effects of China’s international economic ties through a narrow lens and only emphasize their direct effects over official policy orientations of interdependent states. This thesis takes a different view and argues that they also hold the potential to promote China’s influence in more indirect manners. Indeed, they could play a significant role in shaping global citizens’ attitudes, preferences, and political behavior toward China. Such a reality would be noteworthy given the increasing calls to study China’s soft power as well as the latter’s explicitly expressed desire to capture the hearts and minds of global populations. In addition, this study is in line with the growing recognition in the fields of International Relations and Foreign Policy Analysis that public opinion matters in constraining states’ foreign policies and that the public can articulate meaningful and stable opinions on matters of international importance. In line with the above focus, the thesis will test whether China’s international economic linkages play a role in shaping the foreign policy attitudes, preferences, and behaviors of different publics around the world. Through the different analyses contained in its articles, it will furthermore test different mechanisms through which such an effect may occur. Its findings will expand the field’s understanding of how economic linkages promote states’ soft power and image in today’s globalized world as well as shed light on some of the sources of China’s international influence.
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    Construire des ponts, rompre des liens : repenser les solidarités entre groupes féministes majoritairement blancs et féministes racisées et musulmanes
    Branthonne, Adeline; Dufour, Pascale (2023-09)
    Le 8 mars 2023, la Coalition Avenir Québec refuse à l’Assemblée nationale du Québec de débattre d’une motion sur la Journée internationale des droits des femmes qui propose d’encourager l’usage de l’analyse différenciée selon les sexes dans une perspective intersectionnelle (ADS+) « afin de défendre les droits de toutes les femmes au Québec ». Le refus de débattre de cette motion déposée par Québec Solidaire sous la demande du Collectif 8 mars, composé de la Fédération des femmes du Québec et de plusieurs organisations syndicales féministes, provoque une levée de boucliers de multiples organisations féministes majoritairement blanches. Des féministes noires et racisées s’en amusent : à quel point la notion d’intersectionnalité a-t-elle été blanchie, vidée de sa substance, pour qu’on attende d’un gouvernement qui refuse de reconnaitre le racisme systémique qu’il l’endosse? L’intersectionnalité est devenue extrêmement populaire dans de nombreuses organisations féministes majoritairement blanches et est souvent utilisée pour tenter de repenser leurs solidarités avec des militantes et des groupes de féministes racisées. Cette thèse se penche sur la manière dont des organisations féministes majoritairement blanches s’adaptent ou résistent aux critiques formulées par des femmes racisées et musulmanes dans leurs pratiques de solidarités en leur sein et avec d’autres organisations. Elle se concentre sur la Fédération des femmes du Québec en tant qu’organisme majeur de la scène féministe québécoise mais aussi pour son adoption officielle de la notion en 2015 et son refus progressif de participer au « rituel d’empowerment de la gouvernementalité blanche » (Bilge 2015) qui trace les frontières de la nation sur le corps des femmes musulmanes. Cette thèse s’appuie sur une littérature classique sur les alliances de mouvements sociaux et sur des littératures féministes et des critical race studies sur la construction de solidarités qui s’attaquent plus frontalement la question des relations de pouvoir en leur sein. Elle étudie l’effet du contexte politique en s’appuyant sur les approches du processus politique et de la mobilisation des ressources tout en montrant la façon dont les cadrages de ces opportunités, menaces et ressources influencent ces solidarités. Cette recherche explore les luttes de sens autour de ces processus au travers des notions de cadrages et de structures d’opportunités discursives. Enfin, elle analyse la façon dont ces solidarités, définies à partir d’une perspective intersectionnelle, sont traduites en termes de pratiques organisationnelles et de dynamiques émotionnelles au sein de la fédération. L’apport principal de la thèse se situe dans sa manière d’articuler les dimensions structurelles, discursives, pratiques mais aussi émotionnelles du travail de construction de solidarités en questionnant particulièrement leur dimension conflictuelle, non comme un obstacle à surmonter mais comme un révélateur de chantiers essentiels au féminisme.
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    The World Cup, PSG, and Qatar : are sports diplomacy strategies efficient
    Roulier, Nicolas; Nadeau, Richard (2024-06)
    Depuis qu’il a obtenu les droits d’organisation de la Coupe du monde de football en 2010, le Qatar s’efforce de devenir un acteur majeur dans le domaine du sport. Bien que les responsables qataris aient déclaré que ces investissements visaient à diversifier l’économie et à promouvoir un mode de vie sain dans l’émirat, ils peuvent également être considérés comme des moyens de montrer sa puissance et de changer l’opinion internationale sur le pays. Bien que les motivations qui sous-tendent les investissements de l’État dans le sport aient été étudiées, aucune recherche n’a cherché à savoir si ces stratégies avaient des effets réels mesurables. À l’aide d’une analyse quantitative du contenu et d’une analyse de régression, nous cherchons à savoir si la stratégie de diplomatie sportive du Qatar a eu un effet sur la couverture du pays dans le New York Times entre 1980 et 2023. Notre étude suggère qu’en organisant davantage d’événements sportifs majeurs et en accueillant la Coupe du monde 2022, le Qatar a pu augmenter le volume et le poids de sa couverture dans le New York Times. D’autres éléments de la stratégie, comme l’achat du club de football français Paris Saint-Germain, n’ont pas eu d’effet sur la couverture médiatique du Royaume. En ce qui concerne la tonalité des articles, seule la Coupe du monde 2022 a eu un effet et a produit une couverture plus positive. Plus le Qatar s’est fait connaître, plus il a suscité une couverture négative, notamment en ce qui concerne le traitement des travailleurs immigrés qui construisent les infrastructures pour les évènements sportifs.
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    Discours du gouvernement canadien sur l’environnement : l’approbation du projet Bay du Nord
    Grosbusch, Oriana; Lachapelle, Erick (2024-06)
    Depuis son arrivée au pouvoir en 2015, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, qualifie son gouvernement de progressiste sur le plan environnemental en raison de son engagement de réduire les émissions des GES. Malgré ces promesses, le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, le 6 avril 2022, a approuvé le projet pétrolier Bay du Nord. Ce mémoire de maîtrise a pour objet le discours politique sur l’environnement qui a recours à une stratégie de communication relevant de l’écoblanchiment. Il répond à la question suivante : comment le gouvernement Trudeau justifie-t-il l’approbation du projet Bay du Nord sur le plan discursif à la lumière de ses engagements climatiques ? Cette recherche repose sur une méthodologie mixte en ce qu’elle combine une analyse de contenu quantitative avec une analyse critique de discours. Ces approches s’appuient sur des considérations théoriques relatives au cadrage en communication et à l’écoblanchiment en marketing et en science politique. L’étude détaillée de trente-quatre sources primaires émanant des libéraux permet d’observer que le gouvernement fédéral justifie la décision d’approuver ce projet pétrolier à l’aide d’arguments susceptibles d’être regroupés dans quatre cadres, ici énumérés par ordre décroissant d’importance : légitimation politique (51 % des arguments), économique (33 %), environnemental (24 %), éthique (17 %). Une comparaison avec dix-neuf sources primaires issues des conservateurs est effectuée afin de contextualiser et d’interpréter les résultats concernant l’apologie libérale du projet et d’en dégager l’intention d’écoblanchiment, laquelle peut prendre également la forme d’une dépolitisation de l’ensemble de la problématique.
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    Euroscepticisme au Parlement européen : une analyse comparative du discours eurosceptique chez la droite traditionnelle et radicale
    Benoit, Léandre; Beaudonnet, Laurie (2024-07)
    En Europe, les partis traditionnels deviennent-ils plus eurosceptiques et cette évolution peut-elle être attribuée au succès des partis de droite radicale ? En explorant l’interaction stratégique entre les partis politiques au sein du Parlement européen, ce mémoire cherche à comprendre si les partis traditionnels de droite adoptent un discours plus eurosceptique en réponse à leurs rivaux radicaux. Si la littérature sur la compétition entre les partis souligne que les partis traditionnels adaptent leur position en se rapprochant de la droite radicale sur certains enjeux, peu d’études se sont penchées directement sur l’évolution du discours des partis politiques à l'égard de l'intégration européenne et la façon dont ces derniers utilisent l’enjeu européen dans la compétition électorale. Pour combler cette lacune, l'étude effectue une analyse textuelle quantitative sur 146 090 discours prononcés en sessions plénières durant les 7e (2009-2014) et 8e (2014-2019) législatures du Parlement européen à l'aide d'un dictionnaire original construit autour de six cadres eurosceptiques distincts. Le score obtenu par l'analyse fréquentielle est ensuite intégré dans une analyse de régression par panel afin d'estimer quantitativement l'influence des succès électoraux de la droite radicale sur le discours des partis traditionnels. Les résultats indiquent que les partis traditionnels ajustent leur discours, adoptant de plus en plus d'arguments eurosceptiques. Toutefois, cette évolution reste limitée à des périodes spécifiques et plutôt courtes. De plus, l'augmentation du succès électoral des partis de la droite radicale a un effet positif et significatif sur le discours des partis traditionnels, et cet effet n'est significatif que lorsqu'il s'agit des résultats électoraux au niveau national.
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    Au-delà des infrastructures matérielles : la Belt and Road Initiative comme superstructure politique en Afrique du Nord
    Laroussi, Adam; Gazibo, Mamoudou (2024-04)
    Cette thèse, par articles, porte sur les aspects non-matériels de la Belt and Road Initiative (BRI), un projet international porté par la Chine. Partant du constat de la profusion des travaux académiques portant sur les aspects économiques, financiers, commerciaux et d'infrastructure de la Belt and Road Initiative, la thèse interroge les facteurs immatériels qui ont favorisé son essor international. Telles qu’elles se révèlent au grand jour, les composantes de la Belt and Road Initiative sont à la fois plurielles et complémentaires, s’imbriquant pour accompagner les nouvelles ambitions internationales de la diplomatie chinoise. Bien que des facteurs économiques et des considérations géostratégiques aient influencé cette initiative, cette thèse démontre que ses composantes internes, telles que son socle philosophique et culturel et ses bases normatives, ont un impact majeur sur la pérennité de ce projet international. Le fait d’appréhender la BRI sous différents aspects permet de proposer une nouvelle lecture de l’hégémonie gramscienne et d’inviter les chercheurs à dégager de nouveaux axes de réflexion sur la politique de Beijing en Afrique. Ce faisant, nous mettons en lumière les facteurs immatériels qui ont contribué à l’essor de la BRI, notamment en traitant du volet persuasif qui est souvent délaissé à la fois par l’école réaliste des relations internationales et par une partie conséquente du champ de l’économie politique internationale. Nous proposons ici de faire ressortir le rôle des facteurs culturels, institutionnels et normatifs à l’œuvre dans le succès de cette initiative. Cette thèse contribue ainsi au développement d’une nouvelle perspective théorique alliant les relations internationales, la philosophie et la politique comparée. Elle met en relief, d’une part, la BRI, comme outil de puissance déployé par la Chine tirant ses fondements de l’héritage politique, culturel et philosophique chinois, et d’autre part, les dynamiques normatives et institutionnelles qui lui sont inhérentes. Ces processus ont favorisé le développement d’une initiative dotée de caractéristiques propres, permettant à la Chine de concurrencer d’autres puissances hégémoniques sur le plan de la coopération internationale et de la lutte Nord-Sud en Afrique du Nord. La démonstration analytique proposée dans cette thèse repose sur une approche méthodologique combinant l'étude documentaire, les études de cas et la méthode comparative.
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    La coopération multilatérale francophone
    Lutard, Stéphane; Therien, Jean-Philippe (1992)
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    Le Comité permanent de la Défense nationale, bilan et perspectives
    Boudreault, Donald; Fortmann, Michel (1992)
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    Les types d'égalité en emploi pour les femmes au Canada et au Québec
    Beaudry, Catherine; Dion, Stéphane (1992)